Brexit: les députés britanniques voteront le 15 janvier
La date est fixée. Les députés britanniques voteront le 15 janvier sur l'accord de Brexit négocié entre Londres et l'Union européenne (UE), a déclaré ce mardi un porte-parole du gouvernement. Les débats sur le texte doivent reprendre mercredi à la Chambre des communes, mais son adoption demeure très compromise, tant il est décrié à la fois par les "Brexiters" et par les europhiles.
La Première ministre, Theresa May, a déclaré qu'elle continuait à travailler avec Bruxelles pour obtenir des assurances susceptibles de convaincre les députés, après s'être déjà entretenue avec des dirigeants européens pendant la période de Noël.
Car le temps presse, et la tension monte au Royaume-Uni. Plus de 50 députés britanniques ont écrit à la cheffe de Scotland Yard ce mardi, inquiets pour leur sécurité après des incidents survenus aux abords du Parlement.
Ces parlementaires de tous bords politiques expriment leur "vive préoccupation" et pointent du doigt des individus "liés à l'extrême droite" se "livrant de plus en plus à des actes d'intimidation, potentiellement criminels, envers des députés, des journalistes, des militants". La dernière victime en date est la députée du Parti conservateur Anna Soubry, favorable à un second référendum, traitée de "nazie" lundi par des manifestants pro-Brexit.
Repousser la date du Brexit ?
Si les partisans d'un Brexit plus dur que celui qui a été négocié devaient l'emporter le 15, le Royaume-Uni se retrouverait face au risque d'une sortie sans accord, synonyme de rupture brutale des liens tissés depuis plus de quatre décennies. Pour éviter l'impasse, Londres envisagerait de retarder la date de sa sortie de l'UE, affirme ce mardi le Telegraph.
Plusieurs sources européennes ont indiqué au quotidien britannique que les autorités "tâtaient le terrain" pour obtenir une éventuelle extension de l'article 50 du traité de l'UE, qui régit le départ d'un État-membre.
Des informations cependant été démenties par le gouvernement. "Nous sommes très clairs: la politique du gouvernement est que l'article 50 ne peut pas être prolongé", a commenté le secrétaire d'État au Brexit, Martin Callanan, à son arrivée ce mardi à une réunion entre ministres européens à Bruxelles.
"Nous quitterons l'UE le 29 mars de cette année parce que c'est ce que dit l'article 50, c'est ce pour quoi le Parlement a voté, et c'est désormais ce que dit la législation nationale britannique", a ajouté Martin Callanan. Le ministre britannique chargé du Brexit, Steve Barclay, a également démenti l'information du Telegraph.
Situation "déjà assez complexe"
Si demande d'extension il y avait, elle devrait être approuvée à l'unanimité par les États-membres de l'UE. "Si une telle demande était faite, nous ne nous y opposerions pas", a réagi ce mardi le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney.
"Il est clair que tout le monde a en tête que cette possibilité existe", a affirmé une source diplomatique européenne, tout en avertissant que "c'est une option très hypothétique et non le scénario privilégié par qui que ce soit".
Selon la même source, une prolongation serait "strictement limitée à quelques semaines ou à quelques mois" - peut-être seulement jusqu'à fin juin ou début juillet.