Les Houthis en proie aux crises appellent à la réconciliation nationale
Mohamed Shaat
Dans le contexte de la crise profonde à laquelle sont en proie les houthis au Yémen et les pertes qu’ils ont subis face à la coalition arabe, les milices terroristes ont appelé à la réconciliation nationale dans le cadre d'une nouvelle tentative visant à apparaitre comme les partisans de la paix.
Ahmed Al-Qena, ministre du gouvernement putschiste houthi, a adressé un message sur Twitter au ministre d'Etat chargé du dialogue et de la réconciliation nationale au sein gouvernement légitime, Yasser Al-Reini, dans lequel il dit : « Je m’adresse au frère Yasser Al-Reini ministre d'Etat chargé du dialogue et de la réconciliation nationale au sein du gouvernement Hadi. Je vous tends la main en tant que ministre du gouvernement de salut, afin que nous œuvrions en vue de réaliser la réconciliation nationale du peuple du Yémen, non pas par faiblesse, mais pour le Yémen. Je suis prêt à entrer en contact avec vous ou à vous rencontrer où vous voulez, mais au Yémen, pas à l’étranger ». Et de poursuivre : « Ce que j’ai écrit n'est pas motivé par un caprice ou par des intérêts personnels. Nous recevons du conseil politique la vision pour construire l'État. Elle contient 12 axes. Le premier et le plus important est l'axe de la réconciliation nationale. Nous savons ce que nous écrivons et ce que nous disons », a-t-il déclaré.
L'appel des Houthi a été accueilli avec une tempête de critiques et de scepticisme alors que les milices terroristes continuent à violer la trêve conclue à Stockholm. Afin de mettre un terme à ces abus, un comité militaire réunissant les deux parties en conflit au Yémen, a tenu sa première réunion à Hodeidah sous la présidence des Nations Unies. Objectif : empêcher l'effondrement de la trêve et superviser le retrait convenu de la ville qui constitue l’artère de la vie pour des millions de civils.
Le comité a pour mission de faire respecter le cessez-le-feu conclu et d'appliquer deux autres dispositions de l'accord de Stockholm stipulant le retrait des Houthis des ports de la province et le retrait des parties en conflit de la ville de Hodeidah.
L'analyste politique yéménite, Mahmoud Al-Taher, affirme dans des déclarations à Al-Marje’ que l’appel du ministre houthi montre qu'il existe des différents au sein de la direction houthie. « Certains houthis appellent à une réconciliation totale tandis que d’autres appellent à une réconciliation de façade de manière à que les milices restent les maîtres du pays et les yéménites ne seront alors que des esclaves », conclut le chercheur.