Le gouvernement belge fait appel de la décision d’un juge ayant ordonné le retour des familles de Daech
Ahmad Lamloum
La ministre belge de la Migration Maggie De Block a
déclaré hier dimanche 30 décembre 2018 que le gouvernement ferait appel de la
décision d’un juge obligeant le gouvernement à faire revenir en Belgique six
enfants de membres de l’organisation terroriste Daech avec leurs deux mères, incarcérées
dans un camp situé dans une région contrôlée par les Kurdes en Syrie.
Tatiana Wielandt (26 ans) et Bouchra Abouallal (25 ans)
sont des citoyennes belges incarcérées dans le camp d’al-Hawl en Syrie depuis
la défaite de l’organisation terroriste dans la plupart des régions qu’elle
contrôlait en Syrie et en Irak. Le juge a ordonné au gouvernement de s’exécuter
dans un délai de 40 jours à partir de la notification de la décision, sous
peine d’une astreinte de 5000 euros par jour et par enfant, dans une limite
d’un million d’euros.
De Block a ajouté, lors d’un entretien avec la chaîne VTM :
« les six enfants n’ont pas choisi de naître dans de telles circonstances,
et l’un d’eux est gravement malade. Nous sommes responsables de voir ce que
nous pouvons faire pour les aider, mais la question des deux mères est
différente, car elles ont été condamnées pour avoir participé à la
planification d’attaques terroristes ».
Wielandt et Abouallal ont été condamnées par contumace
par le gouvernement belge en mars dernier, à cinq ans de prison pour leur
appartenance à l’organisation terroriste Daech, et des sources kurdes affirment
que des centaines de citoyens européens, dont de nombreux petits enfants, sont
retenus dans trois camps par des groupes kurdes soutenus par les Etats-Unis,
depuis que Daech a été chassée l’année dernière de la plupart des territoires
qu’elle contrôlait en 2014 et 2015.
Les pays européens essaient par ailleurs de sortir de
l’impasse du retour de leurs ressortissants partis pour la Syrie et l’Irak, et
des responsables français ont déclaré que la France oeuvrait à faire revenir
les enfants retenus par les forces kurdes de Syrie, mais qu’elle laisserait
leurs mères être jugées par les autorités locales.