Gilets jaunes: face aux violences, le gouvernement veut durcir le ton
Le huitième weekend de manifestations, marqué par de nouvelles violences à Paris, a semble-t-il été l'acte de trop pour le gouvernement. Ce lundi dans les médias, plusieurs membres de l'exécutif ont à l'unisson condamné ces agissements, et fait part d'une volonté de contre-attaque.
"Etat d'urgence démocratique"
C'est le cas de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement personnellement pris pour cible ce samedi, qui a appelé sur France-Inter à un "état d'urgence démocratique" afin de renouer le dialogue avec une partie des Français.
"Il y a des mesures qui peuvent être prises et qui sont en train d’être travaillées. Moi je suis favorable à tout ce qui peut permettre de remettre l’ordre républicain, de prévenir les violences auxquelles on a assisté, qui frappent les forces de l’ordre mais aussi les manifestants qui se retrouvent pris dans des phénomènes de violence" a-t-il expliqué.
Vers un fichage des casseurs?
En filigrane, Benjamin Griveaux fait ici référence à un "fichier" des manifestants violents demandé par plusieurs syndicats de police dont Alliance.
"Dès lors que les faits sont établis, il faut un mandat de dépôt, que l'individu aille directement en prison à la sortie du jugement avec des peines non aménageables", détaillait dimanche Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat.
Et l'idée semble faire du chemin au sein de l'exécutif. Sur l'antenne de BFMTV, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez a affirmé que "plusieurs mesures doivent être mises à l'étude, dont celle du fichier, mais aussi un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances."
Selon Le Figaro, des arrestations plus systématiques ainsi que des consignes de plus grande fermeté aux forces de l'ordre sont également à l'ordre du jour.
La "violence légitime" plus acceptée
Une telle mesure permettrait ainsi, pour Christophe Barbier, éditorialiste politique de BFMTV, de donner de nouvelles armes à la police "qui n'est plus adaptée à cela."
"La 'violence légitime' des forces de l'ordre n'est plus acceptée dans notre société, la police et la justice sont perdues", estime-t-il.
Pour l'éditorialiste, l'idée d'un fichage permettrait également de séparer les manifestants pacifiques et ceux qui se servent du mouvement des gilets jaunes pour se montrer violents.
"ils forment une sorte de coquille au sein de laquelle les plus violents peuvent s’exprimer. Les casseurs entretiennent cette hybridation entre un mouvement qui d’un côté continue sa démonstration sociale, et de l’autre se dirige vers la radicalisation", conclut-il.