Al-Houthi dans une nouvelle impasse… Les répercussions de la réduction du budget de l’armée iranienne sur ses milices
Mohammad Chaat
Le projet présenté
par le président iranien Hassan Rouhani de réduction de moitié du budget de
l’armée et de la Garde révolutionnaire a relancé le débat sur le soutien fourni
par l’Iran à ses milices dans la région, qu’il tient à conserver malgré les
crises successives traversées par le régime iranien récemment, suite aux
sanctions américaines.
Selon le
spécialiste de l’Iran Ossama al-Hatimi, plusieurs points doivent être notés à
ce propos, et en premier lieu le fait que cette réduction n’est encore qu’une
suggestion du président iranien et doit être approuvée par le Parlement, ce qui
ne manquera pas de provoquer de vives discussions dont l’issue pourrait être
une non approbation, étant donné que certains parlementaires importants ont
déjà annoncé leur rejet de la réduction.
Il ajoute que
s’agissant des milices houthies, l’Iran s’est assuré que les tensions avec les
Etats-Unis n’auraient pas d’impact notable sur son soutien aux Houthis, et
c’est pourquoi il a poussé ces derniers à participer aux pourparlers de Suède,
qui ont abouti à un accord de cessez-le-feu à al-Hudayda, accord qui leur donne
l’occasion de reprendre leur souffle et de réorganiser leurs rangs. Il indique
également qu’étant donné les défaites successives qu’ils ont subies durant les
dernières semaines, la pression exercée sur eux va diminuer et ils auront
l’occasion de tirer profit de ce qu’ils ont acquis durant les années passées,
certains rapports affirmant que les Houthis ont collecté quelque 5 milliards de
dolllars de droits par le biais des ports sous leur contrôle.
Le chercheur
précise d’autre part que la Garde révolutionnaire iranienne, à laquelle
appartient la brigade al-Quds chargée des contacts avec les milices à
l’étranger et en particulier les Houthis, a d’autres financements que le budget
que lui affecte le gouvernement, car elle contrôle une part importante de
l’activité économique du pays, et possède des centaines de sociétés qui sont
indépendantes, et qu’en cas de réduction du budget alloué aux institutions
militaires, cela n’aurait qu’un impact limité sur l’activité de la Garde
révolutionnaire et son soutien aux milices de la région.