Le retrait de Trump fait craindre un retour de Daech en Syrie
Shaima Hafezy
La décision du président américain Donald Trump de retirer les troupes américaines de Syrie fait l’objet de nombreuses analyses. Quel sera l’impact de cette décision sur la situation en Syrie, dans le contexte du bras de fer entre Israël et l’Iran et de la guerre par procuration qui se déroule sur le territoire syrien. Le retrait américain fait craindre un retour de Daech et de l’Iran pour renforcer leur présence.
La première partie du débat porte sur les chances d'un retour de Daech car l’organisation est toujours menaçante, bien qu’elle contrôle aujourd’hui beaucoup moins de territoires qu’elle n’en contrôlait au départ.
Selon un rapport publié par le quotidien Daily Express, Daech pourrait profiter du « vide » laissé par les forces américaines en Syrie pour tenter de retrouver son influence dans la région, alors que l'Iran et Israël sont aux prises pour contrôler le sud syrien.
Malcolm Rifkind, l’un des responsables de la défense et de la sécurité au Royaume-Uni, est d’avis que le retrait américain va raviver le bras de fer entre l'Iran et Israël pour le contrôle du sud de la Syrie.
L'escalade entre Tel Aviv et Téhéran sont clairs dans les propos du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui a déclaré cette semaine qu'Israël « continuerait à agir énergiquement contre les efforts de l'Iran visant à consolider sa présence en Syrie ».
Outre le danger d’une escalade du conflit israélo-iranien au sud de la Syrie, le retrait des troupes américaines alimente le débat sur le retour de Daech qui dispose encore de plusieurs milliers de terroristes en Syrie.
Les troupes américaines ont été déployées pour la première fois en Syrie en 2014, dans le cadre d'une alliance avec le Royaume-Uni, la France, la Jordanie et le Bahreïn, afin de contrer le groupe terroriste Daech.
La campagne aérienne dirigée par les États-Unis a été un facteur crucial dans la défaite de l'organisation extrémiste en Irak et en Syrie. Selon des données de l'armée de l'air américaine, 100 000 bombes et missiles ont été dirigés contre Daech depuis 2015 en Iraq et en Syrie.
Les pays européens craignent un éventuel retour de daceh. Les États-Unis estiment que l'organisation contrôle encore une superficie d'environ 100 000 kilomètres carrés et huit millions de personnes. Ses revenus étaient estimés à près d’un milliard de dollars par an. « Il est important que les Etats-Unis tiennent compte de la protection des civils au nord-est de la Syrie et surveillent la stabilité de cette région pour éviter toute nouvelle tragédie humanitaire ou un éventuel retour du terrorisme », a déclaré l'ambassadeur de France auprès de l'ONU, François Delater.
« Pour le moment, nous resterons bien sûr en Syrie, car la lutte contre daech est nécessaire », a déclaré pour sa part la ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau.