Le plan de houthisation : le parti de Ali Abdallah Saleh tombe aux mains des milices
Ali Ragab
Dans le cadre de
leur plan de prise de contrôle des rouages de l’Etat yéménite et des forces
politiques, et à leur tête le Congrès général du peuple (aile de Sanaa), les
milices houthies putschistes poursuivent leurs efforts d’houthisation du parti
de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, selon les instructions reçues des
dirigeants iraniens.
Selon des sources
yéménites, Sadeq Amin Abou Ras, président du Parti du congrès (aile de Sanaa) a
constitué une commission préparatoire à la tenue d’une session exceptionnelle du
Comité permanent du parti du Congrès fondé par le président défunt Ali Abdallah
Saleh en août 1982.
Notons que le 7
janvier dernier, le Comité général du parti avait nommé à sa tête Sadeq Amin
Abou Ras, qui avait pris parti pour les Houthis au détriment de l’appel du
fondateur du Parti à une révolution contre les Houthis lors de la révolte du 2
décembre 2017.
Le chercheur
spécialiste du Yémen Mahmoud Taher a affirmé que les Houthis avaient pris le
contrôle du Congrès général du peuple à Sanaa par le biais des
« Hachémites » auxquels ils ont confié les postes de commandement
dans le parti (Direction, bureau exécutif, secrétariat général et présidence du
parti).
Les
« Hachémites » ont ainsi infiltré les rouages du Congrès et sont
devenus membres du Comité général comme Adnan al-Jafri ou Tarek ach-Chami, ou
responsables de l’organisation et de la formation comme le général Yahya
Mohammad ach-Chami ou Banzih al-Imad,
avocat des cellules de Sanaa dépendant d’al-Houthi.
Quant au
dirigeant du Congrès Kamel al-Khoudani, il considère que les Houthis cherchent
par tous les moyens à diviser le parti du Congrès du peuple, dernière
forteresse du Yémen républicain face à l’oppression de la « théocratie »
imamite, ajoutant que les membres nationalistes du Congrès opposés à l’imamisme
feront échouer le plan houthi.
Al-Khoudani a
ajouté que toute mesure prise pour l’élection de nouveaux cadres du Parti du
Congrès seront illégales parce que la
plupart des chefs du Congrès se trouvent à l’extérieur de Sanaa ou assignés à
résidence par les Houthis.