« Les barrages de brigandage » : des points de contrôle terroristes pour humilier les Syriens
Mahmoud
Mohammadi
En marge du chaos
de la guerre en Syrie et avec l’imposition par les milices armées de leur
contrôle sur certaines zones, des « points de contrôle » où l’on ne
passe qu’en payant un pot-de-vin se sont multipliés, et si la personne refuse
de payer, elle peut être enlevée par des éléments armés.
C’est ainsi que
l’organisation Tahrir ach-C ham (groupe terroriste du gouvernorat d’Edleb au
nord de la Syrie) se taille la part du lion dans ces barrages, et elle a créé
une « administration des barrages » à l’intérieur de sa structure
organisationnelle, qui gère près de 60 barrages répartis entre les campagnes
d’Alep, de Hama, d’Edleb, d’al-Badiya, de Jabal az-Zawiya et des régions
côtières.
Et dans le cadre
de la rivalité entre cette organisation dépendant d’al-Qaïda et l’organisation
Daech, Tahrir ach-Cham a renforcé sa présence dans la rue syrienne en érigeant
25 barrages dans le but de contrôler le nord syrien, en imposant des droits de
passage.
Quant à Daech, elle
a érigé des barrages sur les voies principales et secondaires, en menant des
attaques contre les points de contrôle de Tahrir ach-Cham, ce qui a causé la
mort de dizaines de personnes passant par ces barrages.
Par ailleurs, des
activistes locaux ont indiqué sur les réseaux sociaux que les « Factions
du bouclier de l’Euphrate » érigent également des barrages dans la
campagne nord d’Alep en imposant des taxes aux propriétaires de véhicules civils et commerciaux.
Ce
« chantage » auquel sont soumis les Syriens, selon l’expression
du journal américain Wall Street
Journal, représente un nouvel aspect du « business de l’économie
syrienne », les soldats du régime comme les milices terroristes exploitant
l’absence de sécurité pour ériger ces points de contrôle et voler les gens.
Et le journal
qualifie les éléments travaillant dans ces points de contrôle de
« millionnaires », affirmant qu’ils réalisent des gains énormes en
exploitant les besoins résultant de la guerre, et Alex Simon, directeur du
programme « Syrie » dans la société de recherches Synaps basée à
Beyrouth affirme que ce phénomène s’est répandu au point de devenir une
industrie à part entière.