Publié par CEMO Centre - Paris
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« An-Nahda » et ach-Chahid : tensions sur la scène tunisienne entre des alliés politiques

mercredi 02/janvier/2019 - 01:09
La Reference
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Sarah Rachad

 

La scène politique tunisienne connaît à nouveau des tensions après une période de calme, après l’apparition télévisée du premier ministre Youssouf Chahid vendredi dernier sur la neuvième chaîne.

En effet, Chahid a renouvelé ses attaques contre son ancien parti Nida Tunis, en appelant à ce qu’il a appelé « l’enrôlement dans un mouvement démocratique progressiste pour créer une dynamique politique ».

Cela a provoqué un désarroi dans la classe politique, des voix affirmant que le chef du gouvernement visait par ces déclarations la création d’un parti nouveau, bien que certains, comme le député du bloc de l’Alliance nationale à laquelle appartient Chahid, Subhi ben Faraj, aient nié le projet de création d’un nouveau parti.

Quant au mouvement an-Nahda, le plus proche allié de Chahid, il a réagi en mettant en garde contre l’instrumentalisation par l’Etat et ses institutions des conflits politiques.

Des journaux tunisiens ont de leur côté considéré ce communiqué d’an-Nahda comme les prémisses d’un différend entre le mouvement et le chef du gouvernement, prévoyant la fin de l’entente qui avait commencé au milieu de l’année en cours.

C’est ainsi que la revue « ach-Chari’ al-Magharibi » a rapporté la déclaration d’un membre d’an-Nahda selon laquelle le mouvement refusait le principe de la création par Chahid d’un parti politique, et qu’il pourrait le pousser à la démission, s’il insistait sur la création d’un tel parti par le biais duquel il participerait aux élections de 2019.

Quant à l’analyste politique tunisien Bassam Hamdi, il a affirmé qu’an-Nahda était inquiet de la possibilité de la création de ce parti par Chahid, en expliquant que le mouvement avait imposé comme condition au soutien qu’il lui avait fourni comme chef du gouvernement le fait qu’il ne se présente pas aux élections.

Notons que les prémisses de la crise entre an-Nahda et Chahid sont apparues avec la visite du chef de gouvernement à Riyad il y a une semaine, malgré la tendance de l’Arabie saoudite hostile aux groupes de l’islam politique, et à leur tête celui des Frères musulmans auquel appartient an-Nahda. Visite à l’issue de laquelle Chahid avait annoncé des investissements saoudiens  pour une valeur de 824 millions de dollars. 

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