Publié par CEMO Centre - Paris
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Le nouveau dilemme des Houthis : la réduction du budget iranien consacré aux milices

mardi 01/janvier/2019 - 08:03
La Reference
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Mohammed Shaath

Le projet du président iranien Hassan Rowhani de réduire de 50% le budget de l'armée et des gardiens de la révolution a relancé le débat sur le soutien iranien aux milices armées dans la région. Les observateurs affirment que cette réduction du budget est peut-être un indice que l’Iran est en crise, mais cela ne signifie pas pour autant que Téhéran abandonnera les milices Houthies, qui appliquent son agenda au Yémen. En réalité, le régime iranien veut garder cette carte de pression surtout dans le contexte de la tension avec Washington qui a rétabli récemment les sanctions économiques imposées à Téhéran.

Une grande bataille en perspective

Osama Al-Hetimi, chercheur spécialiste des affaires iraniennes, affirme dans des déclarations à Al-Marje’ que cette réduction du budget est une proposition gouvernementale du président Rohani mais il n’est pas certain qu’elle soit adoptée par le Conseil consultatif islamique (le parlement). Le projet fera assurément l’objet d’une bataille féroce. Selon Al-Hetimi, l'Iran est soucieux que la tension qui sévit avec les États-Unis n'ait aucun impact sur ses relations avec les Houthis au Yémen. « C'est pourquoi les iraniens ont poussé les houthis à participer aux pourparlers en Suède, ce qui a permis de conclure l’accord de Stockholm. C’est là une grande opportunité pour les Houthis pour réorganiser leurs rangs après leurs défaites successives », affirme Al-Hetimi. Et d’ajoutyer qu’il serait erroné de croire que le budget des gardiens de la révolution en Iran dépend des allocations gouvernementales. « Les gardiens de la révolution disposent d'autres sources de finacement. Il ne faut pas oublier qu’ils contrôlent une bonne partie des activités économique du pays, et qu'ils possédent des centaines d'entreprises qui ne sont pas soumises aux règles du secteur économique. En réalité, ils ont des revenus extrémement élevés qu’on ne peut pas déterminer avec précision», affirme Al-Hetimi. Et de conclure : « Si la réduction du budget militaire se vérifie, cela aura un impact limité sur les activités des gardiens de la révolution iraniens et leur soutien continu aux milices dans la région ».

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