Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

La “houthisation”: un plan des milices houthies pour réduire le poids de la justice au Yémen

dimanche 30/décembre/2018 - 07:17
La Reference
طباعة

Ali Ragab

 

Les milices houthies poursuivent leur plan d’« houthisation » des institutions yéménites dans les régions sous leur contrôle, dans le but de réaliser le projet confessionnel houthi soutenu par l’Iran. L’ « houthisation » a en particulier visé le pouvoir judiciaire, dès leur prise de contrôle de Sanaa le 21 septembre 2014.

C’est ainsi que samedi 22 décembre, l’Agence de presse houthie Saba a annoncé que nombre de juges loyaux aux milices avaient prêté le « serment légal » devant le président du « Haut Conseil politique » putschiste, Magdi al-Machat, à l’occasion de leur nomination comme membres du Conseil Supérieur de la magistrature et de la Cour Suprême, ainsi qu’à d’autres fonctions judiciaires.

Notons qu’en avril 2017, le Conseil supérieur de la magistrature de Sanaa, présidé par le juge Abdel Malik Thabit al-Aghbari, avait entériné des remplacements de fonctionnaires dans les tribunaux de première instance et des cours d’appel de certaines régions se trouvant sous sa tutelle, au profit de juges favorables aux Houthis.

Le président de la Commission de la magistrature et de la justice au Front du « Sauvetage de la révolution pacifique », le juge Abdel Wahhab Qatran, affirme que les milices ont reproduit l’expérience des Frères pour « houthiser » les institutions gouvernementales, et avec la chute de Sanaa entre leurs mains en septembre 2014, elles ont permis à leurs adeptes de s’emparer des rênes du pouvoir dans le pays.

Il a ajouté dans une déclaration exclusive à al-Marga’ que depuis l’assassinat de l’ex-président Ali Abdallah Saleh le 4 décembre 2017, la « houthisation » de la justice s’est accélérée dans les régions sous le contrôle des milices et surtout dans la capitale Sanaa.

Et il a affirmé que la houthisation du pouvoir judiciaire ne s’est pas limitée à la nomination de juges dépendant des milices, mais a visé également à utiliser la judicature comme un moyen pour régler des comptes avec les adversaires politiques et les opposants aux milices, ajoutant que le contrôle par les Houthis du pouvoir judiciaire représentait une menace pour la justice au Yémen.

 

"