Les Frères jouent un rôle dans les manifestations du Soudan
Duaa Imam
Quelques jours
après la sortie de milliers de manifestants soudanais pour protester contre la
situation économique difficile dans le pays, le groupe des Frères a exploité la
situation, et le contrôleur général Ali Jawich a déclaré que le groupe se
tenait aux côtés du citoyen et le soutenait dans ses protestations.
En fait, même si
les responsables des manifestations restent inconnus, des indices indiquent un
rôle de soutien des Frères, qui auraient ainsi l’intention de châtier Omal
al-Bachir pour sa rencontre avec Bachar al-Assad il y a quelques jours en
Syrie, tandis que les médias fréristes diffusant depuis le Qatar et la Turquie
ont lancé des attaques contre al-Bachir après qu’il eut demandé l’envoi de
forces soudanaises pour renforcer la coalition arabe dirigée par l’Arabie
saoudite au Yémen contre les milices houthies.
Quant au Dr Hani
Raslan, chef de l’unité d’études du Soudan et des pays du bassin du Nil au
Centre d’études stratégiques d’al-Ahram, il affirme que l’autorité du président
a commencé à faiblir. En effet, les forces d’appui rapide ont déclaré que leur
travail ne comprenait pas l’affrontement avec les manifestants, tandis que le
chef des services de sécurité a renchéri en refusant la répression des
manifestants.
Il affirme aussi qu’il
ne semble pas que les forces d’opposition aient joué un rôle dans les
événements jusqu’à maintenant, ajoutant que certaines forces politiques qui
étaient alliées au régime, tentent de sauter du bateau, comme le parti des
Frères, et d’autres parties qui faisaient partie du régime depuis 1996.
Notons qu’après
que des slogans demandant la chute du régime aient été scandés, les autorités
soudanaises ont déclaré l’état d’urgence dans la capitale, suivi par
l’imposition du couvre-feu de 6 heures du soir à 6 heures du matin. D’autre
part, le ministre de l’Education et de l’Enseignement a suspendu les études
dans les écoles publiques, étrangères et privées, à partir de demain et jusqu’à
nouvel ordre.
Par ailleurs,
bien qu’al-Bachir ait désavoué le groupe des Frères musulmans il y a deux ans,
en déclarant qu’il n’y avait jamais appartenu, le Soudan continue à abriter des
cadres et jeunes Frères ayant fui l’Egypte, et que des camps d’entraînement
avaient été ouverts pour former les jeunes au maniement des armes, avant qu’ils
ne retournent en Egypte pour y exécuter des opérations terroristes visant la
police, l’armée et les Coptes.