Publié par CEMO Centre - Paris
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Le djihadiste Peter Cherif placé en garde à vue à son arrivée en France

dimanche 23/décembre/2018 - 07:25
La Reference
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Le djihadiste français Peter Cherif, arrêté à Djibouti le 16 décembre, a été placé en garde à vue à son arrivée en France, dimanche 23 décembre au matin, a annoncé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner.
Ce proche des frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo en janvier 2015, « avait fui la justice française. Il devra devant elle répondre de ses actes », a tweeté le ministre, saluant « l’efficacité » de ses services et des « échanges internationaux » qui ont permis son arrestation. Le djihadiste n’est pas visé par un mandat d’arrêt dans cette enquête, alors qu’il est parfois présenté comme un possible commanditaire.
« Peter Cherif a été interpellé à [l’aéroport de] Roissy et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris en mai 2017 » pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », a précisé dimanche matin le parquet antiterroriste. Les investigations ont été confiées à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La garde à vue, en matière antiterroriste, peut durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures.
Peter Cherif avait embarqué samedi vers 22 h 20 à bord d’un vol Air France à destination de Paris, menotté dans le dos et sous escorte, selon un photographe de l’Agence France-Presse (AFP). D’après la présidence djiboutienne, il était arrivé à Djibouti par voie maritime via la ville côtière d’Obock, en provenance du Yémen, en possession de fausses pièces d’identité.

Sa cavale durait depuis 2011. Peter Cherif, 36 ans, alias Abou Hamza, est originaire du 19e arrondissement de Paris. Il était devenu membre actif d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen, situé juste en face de Djibouti, au bord du golfe d’Aden.

Cible de choix pour l’antiterrorisme français, il l’est aussi pour les Etats-Unis qui l’ont inscrit en septembre 2015 sur leur liste noire de« combattants terroristes étrangers ».

En décembre 2004, les services français apprennent qu’il a été capturé lors de l’attaque de Falloujah, par les forces de la coalition. Condamné en 2006 par la justice irakienne à quinze ans de prison, il réussit, en mars 2007, à s’échapper avec cent cinquante autres prisonniers de la prison de Badoush (au nord-ouest de Mossoul), après une attaque fomentée par un groupe d’assaillants.

Peter Cherif est rattrapé en 2008 par les autorités françaises en Syrie, où il s’est réfugié, puis extradé vers la France. Entre-temps, ses camarades d’enfance des Buttes-Chaumont ont déjà été jugés. Lui comparaît donc seul, en janvier 2011, son dossier ayant été disjoint. Mais après dix-sept mois de détention provisoire, il est placé sous contrôle judiciaire. C’est libre qu’il est jugé devant le tribunal correctionnel de Paris, et il disparaît en mars 2011, au dernier jour de son procès. Condamné à cinq de prison, il avait immédiatement fait l’objet d’un mandat d’arrêt en vue de l’exécution de sa peine.

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