Macron dit « regretter très profondément » la décision américaine de se retirer de Syrie
Lors d’une conférence de presse qu’il tenait dimanche 23 décembre avec Idriss Déby, le président tchadien, au palais présidentiel de N’Djamena, Emmanuel Macron n’a pas voulu commenter les violences en marge des manifestations des « gilets jaunes » à Paris.
Interrogé sur le retrait des Américains de Syrie, il a en revanche déclaré : « Un allié se doit d’être fiable, se coordonner avec ses autres alliés. » Le président américain, Donald Trump, a en effet annoncé mercredi sa décision de retirer le plus vite possible les quelque 2 000 soldats américains stationnés en Syrie, estimant que le groupe Etat islamique (EI) était vaincu.
« Je regrette très profondément la décision prise » par les Etats-Unis de partir de Syrie, a dit M. Macron. Il a rendu hommage au chef du Pentagone, James Mattis, qui a démissionné après cette décision de retrait prise par Donald Trump. A plusieurs reprises, cet ex-général des marines âgé de 68 ans avait mis en garde contre un départ précipité de Syrie, évoquant le risque de « laisser un vide qui puisse être exploité par le régime [du président Bachar Al-]Assad ou ses soutiens ».
« Je veux ici rendre hommage au général Mattis et aux propos qui ont accompagné sa décision, depuis un an nous avons constaté combien il a été un interlocuteur fiable », a dit le chef de l’Etat. « Etre allié, c’est combattre épaule contre épaule », a-t-il ajouté, en précisant que c’était précisément ce que la France faisait avec le Tchad dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la bande sahélo-saharienne. Dans un courrier adressé jeudi à Donald Trump, James Mattis, très respecté sur la scène internationale, mais qui entretenait des relations difficiles avec le président américain depuis plusieurs mois, avait insisté sur la nécessité pour les Etats-Unis de « traiter les alliés avec respect ».