Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

L’Iran fournit aux Houthis des armes sophistiquées internationalement prohibées, entre autres des missiles destinés à frapper l’Arabie saoudite et des drones de type « tempête »

vendredi 21/décembre/2018 - 01:34
La Reference
طباعة

Depuis le coup d'Etat des houthis, de nombreux rapports internationaux prouvent sans équivoque que l'Iran a fourni des armes aux milices putschistes. Certaines de ces armes sont prohibées sur le plan international. Le dernier rapport en date a été annoncé par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gueterrs le 12 décembre. De nouvelles armes que l'on croit fabriquées en Iran, ont été trouvées au Yémen.

Selon le rapport, le Secrétariat des Nations Unies a « examiné deux lance-missiles anti-char saisis par la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, et a constaté qu’ils avaient des caractéristiques iraniennes. Ces lance-missiles ont été fabriqués en 2016 et 2017 ».

Le rapport indique que l'enquête en cours déterminera l’origine de ces armes. L'Iran a toujours nié livrer des armes aux rebelles Houthis, affirmant qu'il les soutient politiquement uniquement. Le rapport onusien porte sur le respect par l'Iran de l’accord nucléaire signé en 2015 avec six grandes puissances. Les Etats-Unis s'en sont retirés en mai dernier rétablissant les sanctions à l'encontre de Téhéran.

Accusations américaines

Washington avait par le passé accusé l’Iran de violer ses obligations en ce qui a trait à l’accord nucléaire, en fabriquant notamment des missiles balistiques. L’administration américaine affirme que les missiles testés par Téhéran sont capables de transporter des ogives nucléaires. Un fait nié par l’Iran, qui affirme que son programme d’armement est « défensif» et « traditionnel ».

Les Nations Unies ont constaté le lancement, par les rebelles  Houthis, de roquettes iraniennes sur l’Arabie saoudite. Fin novembre, les Etats-unis ont révélé la présence de nouvelles armes qui constituent une preuve que des missiles iraniens sont diffusés au Moyen-Orient. Parmi ces armes se trouve un missile sol-air Hunter-2C. Il y a un an, le gouvernement américain avait montré les restes d'un missile iranien tiré par les rebelles Houthis sur l'Arabie saoudite.

Ce n’est pas tout. De nombreuses armes iraniennes ont été saisies ces dernières années, notamment aux mains des Houthis dont des missiles balistiques à longue portée et des missiles anti-char. L'Iran fournit également aux Houthis des drones de fabrication iranienne de type « Qasif » utilisés pour attaquer les systèmes de défense aérienne, et d’autres de type « Ababil » utilisés pour attaquer les radars.

Le Liban, zone de transit

Téhéran a également collaboré avec ses agents régionaux comme le Hezbollah pour approvisionner les Houthis en armes par le biais de la contrebande. Le navire iranien Ceyhan 1, saisi en janvier 2013, contenait de grandes quantités d'armes, d'explosifs cet de missiles sol-air.

En février 2013, le navire Jihan 2, a été saisi près de Bab Al-Mandab, alors qu'en février 2016, la marine australienne a intercepté un voilier transportant des milliers de Kalachnikov, de grenades et de lance-roquettes. Il venait d'Iran et se dirigeant vers les rebelles Houthis. En juillet 2016, la résistance populaire a saisi un bateau de pêche qui avait réussi à transporter, en l’espace d’une semaine, six cargaisons d'armes vers les Houthis. « L'Iran a l'intention de fabriquer et de moderniser jusqu'à 800 chars », a déclaré le vice-ministre iranien de la Défense, cité par l'agence Tasnim. Il n'a pas indiqué le type de chars ni leur nombre dans chaque catégorie. « Notre programme prévoit la production de 50 à 60 chars par an. Le budget nécessaire à cette production a été alloué en raison des besoins urgents de l’armée et des gardiens de la révolution », a indiqué le ministre iranien.

Rapport britannique

 

Un rapport britannique sur l’armement confirme l'implication du régime iranien dans la livraison de mines aux milices houthies au Yémen, ainsi que la formation de plusieurs de leurs éléments pour construire un grand nombre de mines localement.

L’expert international Jonah Leif, directeur des opérations à l’Arms Research Foundation britannique, affirme que Téhéran est directement impliqué dans la livraison de mines aux milices houthies. Ces mines n’étaient pas en possession de l’armée yéménite avant le coup d’Etat contre la légitimité. Dans un rapport intitulé « Les mines et les explosifs utilisées par les militants houthis sur la côte ouest », le chercheur souligne l’importance d’élaborer des cartes pour le déminage. Le rapport donne un aperçu des mines et des engins explosifs improvisés utilisés par les milices houthies sur la côte ouest du Yémen.

Le rapport souligne les dispositifs électroniques utilisés par les Houthis sur la côte ouest et permettant d’actionner les engins explosifs à distance comme les capteurs et les transmetteurs. Le document affirme que la conception de ces dispositifs est « identique à ceux fabriqués en Iran en 2008 ». Le rapport souligne également que les mines utilisées par les houthis sur la côte ouest du Yémen, sont identiques à ceux saisis aux avec Da'ech à la ville yéménite d’Aden, ce qui révèle que l’Iran soutient cette organisation terroriste et pas seulement les Houthis.

Rapports de renseignement

D'autre part, selon un rapport des renseignements américains publié mi 2018, les flottes occidentales ont intercepté trois voiliers en mer d'Oman, certaines armes trouvées sur ces voiliers étaient identiques à celles confisquées au Yémen et qui étaient en possession des combattants Houthis. Le rapport, citant des sources officielles iraniennes, affirme que deux de ces bateaux non immatriculés étaient fabriqués par la société de construction navale iranienne, Mansur, dont le bassin est situé à proximité d'une base des Gardiens de la révolution.

 

« Depuis 2012, les bateaux de la compagnie Mansour sont impliqués dans de nombreuses opérations de contrebande d'héroïne, de cannabis et, plus récemment, d'armes », déclare l’Arms Research Institute basée en Grande-Bretagne. Et d’ajouter : « L'analyse des armes indique qu'au moins deux des trois cargaisons ont été envoyées avec la complicité des forces de sécurité iraniennes »

Selon le rapport, certaines armes confisquées lors de l’interception des bateaux portaient des numéros de série nouveaux, ce qui indique qu'elles proviennent du stock de l'un des pays. Les numéros d'identification des armes antichars découverts dans l'un des bateaux correspondaient aux numéros de production d'armes similaires qui, selon les Emirats Arabes Unis, avaient été confisquées aux Houthis.

Le rapport souligne enfin le rôle des ports somaliens en tant que zones de transit : « Les navires de guerre HMA S Darwin, FS Provence et USS Sirocco ont saisi plus de 4 500 fusils, obus de mortiers et de lance-roquettes en l’espace de 4 semaines entre février et mars 2016 », affirme le rapport.

"