En infiltrant les services de renseignements et en enrôlant les terroristes… le Qatar place la Somalie sous son contrôle

Il y a trois mois, le régime qatari a tranché le différend entre le directeur adjoint des services de renseignements Abdallah Abdallah, d’une part, et le directeur des services Hussein Othman et le directeur général du Palais Fahd Yassin considéré comme le numéro un du régime qatari en Somalie, d’autre part.

La Référence a appris de sources autorisées que Fahd Yassin a été chargé par le régime qatari d’éloigner Abdallah Abdallah des services, jusqu’à ce que le président Mohammad Farmajo promulgue un décret en septembre dernier stipulant le limogeage de Abdallah Abdallah et la nomination à sa place de Fahd Yassin (qui ne possède aucune compétence pour cette fonction).

Les sources ont ajouté que Yassine a projeté depuis sa nomination de briser l’unité de la lutte contre le terrorisme et a limogé les officiers en les accusant de coopération avec des services de renseignements étrangers, et il travaille actuellement à former une unité comprenant des combattants du mouvement terroriste des Chébabs Moudjahidines.

Les services de renseignements somaliens avaient ouvert en 2014 une enquête sur les relations de Yassine avec le mouvement des Chébabs, et le directeur adjoint des services limogé avait déposé une plainte devant le tribunal militaire avec des documents confirmant l’existence d’une relation entre Fahd Yassin et Hussein Othman, d’une part, et le mouvement des Chébabs.

Abdallah Abdallah n’est pas le seul à parler d’une relation de responsables avec le mouvement terroriste des Chébabs, et en 2016, l’équipe d’observation des Nations unies chargée de la Somalie et de l’Erythrée a ouvert une enquête sur le lien entre le premier ministre somalien Hassan Khayri et le mouvement terroriste.

Et le journal français Mediapart a révélé en septembre dernier des documents secrets, qui montrent que Doha a entravé les services de renseignements dans leur tâche de lutte contre le terrorisme. Il s’agit de documents datés du 2 septembre dernier expliquant que Fahd Yassin, connu pour être l’homme du Qatar en Somalie était impliqué dans des actions entravant le travail de ces services, en particulier vis-à-vis du chef du mouvement des Chébabs.