Par le vol, le pillage et la trahison… Les Houthis mettent la main sur la crème de l’armée yéménite
Depuis les
protestations du Yémen en 2011, le groupe terroriste des Houthis s’est fixé
comme objectif de détruire l’armée yéménite et de s’emparer de son matériel
militaire en détruisant ses brigades, dans le but de faire de l’Etat yéménite
un outil entre les mains du régime des mollahs à Téhéran.
Au début, les
Houthis ont pris le contrôle du gouvernorat d’Omran, qui est l’entrée nord de
la ville de Sanaa, où ils se sont emparés de nombre de brigades de l’armée
yéménite, comme la 310e brigade en juillet 2014, dont la destruction
a été le point de départ du coup d’Etat houthi en septembre 2014.
C’est alors
qu’ils se sont emparés des armes de l’armée yéménite qui ont été stockées dans
des entrepôts dans les montagnes de Sanaa, et durant les pillages auxquels se
sont livrés les Houthis, ils ont mis la main sur le stock de missiles
balistiques qui ont été utilisés par la suite pour menacer la navigation dans
la Mer Rouge et certaines villes saoudiennes.
Vol de
missiles balistiques
Des informations
de l’armée yéménite indiquent que celle-ci a œuvré durant le règne de
l’ex-président Ali Abdallah Saleh à acquérir un arsenal important de missiles
balistiques (300 missiles) en obtenant des modèles plus perfectionnés de
missiles russes « Scud » comme les missiles « Scud-B » dont
la portée est de 300 km environ, ou « Scud-C » dont la portée est de
550 km. Elle a également acquis des missiles « Scud-D » dont la
portée est de 700 km, et récemment, des missiles coréens Hwaseong ont été
acquis et utilisés pour menacer la navigation maritime dans la Mer Rouge.
Le retard dans la
restructuration de l’armée yéménite en 2012 a contribué à garder la plus grande
partie de l’arsenal de missiles yéménites loin du contrôle du gouvernement, ce
qui a permis aux Houthis de s’en emparer et de les stocker dans les montagnes
de Sanaa et de Maran, loin des frappes aériennes des forces de la coalition.
Le contrôle de
la 310e brigade blindée
Le vol par les
Houthis de la 310e brigade blindée en juillet 2014 a été le premier
avertissement, auquel il n’a pas été prêté attention lors de la rébellion du
groupe des Houthis et de leur putsch le 21 septembre 2014. Le contrôle de la
brigade a représenté un immense butin pour l’organisation terroriste, composé
de chars russes T-55, qui ont largement aidé les milices houthies dans leur
attaque de Sanaa deux mois plus tard.
Pour montrer
l’importance de la 310e brigade, il faut dire qu’il s’agit de la
première brigade blindée formée au Yémen, et son stationnement dans le
gouvernorat d’Amran permettait de protéger la capitale contre toute attaque
potentielle. Elle a participé aussi avec efficacité aux six guerres de Saada
contre les Houthis, en réussissant presque à liquider l’organisation durant la
première guerre. Outre l’importance de l’emplacement géographique de la brigade
au nord de Sanaa et le fait que son commandant, le général Hamid al-Qochayri,
est considéré comme le commandant de l’armée yéménite le plus dévoué à son
pays, selon les témoignages de nombreux chefs de l’armée yéménite.
La première
division blindée
Elle est
considérée comme la force de frappe dans l’armée yéménite dans la période
d’avant les événements de 2011, et la nomination à sa tête de Ali Hassan
al-Ahmar appartenant au Rassemblement yéménite pour la réforme, branche du
groupe des Frères au Yémen. La division comprenait le meilleur équipement de
l’armée yéménite car c’est celle qui était chargée de protéger la capitale
Sanaa contre toute menace. C’est ainsi qu’elle a participé à nombre de guerres
comme celle de 1994, ainsi qu’aux six guerres de Saada contre les Houthis.
La division a
subi de nombreux changements dans ses fonctions, et avec Al-Ahmar, après avoir
assumé la protection de Sanaa et du peuple yéménite, elle a acquis des rôles
politiques, celui-ci ayant soutenu les protestations yéménites en 2011, en
annonçant le soutien de la division aux manifestants et l’hostilité au
président Saleh en demandant son limogeage, c’est-à-dire les mêmes demandes
exprimées par les Houthis.
Et de 2011 à
2014, la division a représenté une énigme dans la vie politique yéménite, car
on continue à se demander comment les milices houthies ont pu pénétrer dans les
locaux de la division à Sanaa le 21 septembre malgré sa possession d’un matériel
militaire lui permettant de faire face aux attaques de Houthis et empêcher le
coup d’Etat. Et avec le contrôle par ces derniers de la division, ils se sont
ainsi emparés de la crème de l’armée yéménite en matière d’armes et de
matériel.