Publié par CEMO Centre - Paris
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Par le vol, le pillage et la trahison… Les Houthis mettent la main sur la crème de l’armée yéménite

mercredi 19/décembre/2018 - 05:59
La Reference
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Depuis les protestations du Yémen en 2011, le groupe terroriste des Houthis s’est fixé comme objectif de détruire l’armée yéménite et de s’emparer de son matériel militaire en détruisant ses brigades, dans le but de faire de l’Etat yéménite un outil entre les mains du régime des mollahs à Téhéran.

Au début, les Houthis ont pris le contrôle du gouvernorat d’Omran, qui est l’entrée nord de la ville de Sanaa, où ils se sont emparés de nombre de brigades de l’armée yéménite, comme la 310e brigade en juillet 2014, dont la destruction a été le point de départ du coup d’Etat houthi en septembre 2014.

C’est alors qu’ils se sont emparés des armes de l’armée yéménite qui ont été stockées dans des entrepôts dans les montagnes de Sanaa, et durant les pillages auxquels se sont livrés les Houthis, ils ont mis la main sur le stock de missiles balistiques qui ont été utilisés par la suite pour menacer la navigation dans la Mer Rouge et certaines villes saoudiennes.

 

Vol de missiles balistiques

Des informations de l’armée yéménite indiquent que celle-ci a œuvré durant le règne de l’ex-président Ali Abdallah Saleh à acquérir un arsenal important de missiles balistiques (300 missiles) en obtenant des modèles plus perfectionnés de missiles russes « Scud » comme les missiles « Scud-B » dont la portée est de 300 km environ, ou « Scud-C » dont la portée est de 550 km. Elle a également acquis des missiles « Scud-D » dont la portée est de 700 km, et récemment, des missiles coréens Hwaseong ont été acquis et utilisés pour menacer la navigation maritime dans la Mer Rouge.

Le retard dans la restructuration de l’armée yéménite en 2012 a contribué à garder la plus grande partie de l’arsenal de missiles yéménites loin du contrôle du gouvernement, ce qui a permis aux Houthis de s’en emparer et de les stocker dans les montagnes de Sanaa et de Maran, loin des frappes aériennes des forces de la coalition.

 

Le contrôle de la 310e brigade blindée

Le vol par les Houthis de la 310e brigade blindée en juillet 2014 a été le premier avertissement, auquel il n’a pas été prêté attention lors de la rébellion du groupe des Houthis et de leur putsch le 21 septembre 2014. Le contrôle de la brigade a représenté un immense butin pour l’organisation terroriste, composé de chars russes T-55, qui ont largement aidé les milices houthies dans leur attaque de Sanaa deux mois plus tard.

Pour montrer l’importance de la 310e brigade, il faut dire qu’il s’agit de la première brigade blindée formée au Yémen, et son stationnement dans le gouvernorat d’Amran permettait de protéger la capitale contre toute attaque potentielle. Elle a participé aussi avec efficacité aux six guerres de Saada contre les Houthis, en réussissant presque à liquider l’organisation durant la première guerre. Outre l’importance de l’emplacement géographique de la brigade au nord de Sanaa et le fait que son commandant, le général Hamid al-Qochayri, est considéré comme le commandant de l’armée yéménite le plus dévoué à son pays, selon les témoignages de nombreux chefs de l’armée yéménite.

La première division blindée

Elle est considérée comme la force de frappe dans l’armée yéménite dans la période d’avant les événements de 2011, et la nomination à sa tête de Ali Hassan al-Ahmar appartenant au Rassemblement yéménite pour la réforme, branche du groupe des Frères au Yémen. La division comprenait le meilleur équipement de l’armée yéménite car c’est celle qui était chargée de protéger la capitale Sanaa contre toute menace. C’est ainsi qu’elle a participé à nombre de guerres comme celle de 1994, ainsi qu’aux six guerres de Saada contre les Houthis.

La division a subi de nombreux changements dans ses fonctions, et avec Al-Ahmar, après avoir assumé la protection de Sanaa et du peuple yéménite, elle a acquis des rôles politiques, celui-ci ayant soutenu les protestations yéménites en 2011, en annonçant le soutien de la division aux manifestants et l’hostilité au président Saleh en demandant son limogeage, c’est-à-dire les mêmes demandes exprimées par les Houthis.

Et de 2011 à 2014, la division a représenté une énigme dans la vie politique yéménite, car on continue à se demander comment les milices houthies ont pu pénétrer dans les locaux de la division à Sanaa le 21 septembre malgré sa possession d’un matériel militaire lui permettant de faire face aux attaques de Houthis et empêcher le coup d’Etat. Et avec le contrôle par ces derniers de la division, ils se sont ainsi emparés de la crème de l’armée yéménite en matière d’armes et de matériel.

 

 

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