"C'est rare qu'ils abandonnent." Invité de Et en Même Temps ce dimanche soir, Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste, a mis en garde contre les risques d'attentat préparés par des Français radicalisés qui sont partis quelque temps dans des zones de conflit. Interrogé sur le retour de ces mercenaires sur le territoire français, l'expert estime que le plus grand danger vient de ceux qui ne reviennent pas directement en France après leur départ d'Irak ou de Syrie mais qui s'installent dans des pays de transit pour "se refaire une santé".
"Il y a des Français et des Belges qui sont partis dans des zones de transit après leur départ de Syrie. On pensait qu'ils allaient directement rentrer en France mais non, il n'y a que les idiots qui font ça", confie Marc Trévidic.
"Ceux qui veulent se faire oublier pour organiser quelque chose vont d'abord dans un autre pays pour se refaire une santé, se réorganiser avant de réaliser une action", explique-t-il, précisant qu'il peut y avoir un "décalage dans le temps assez important" entre leur installation dans ce pays tiers et la préparation d'une attaque. "Je ne sais pas combien de temps il leur faudra mais je suis persuadé que cela arrivera", assure l'ancien juge.
"Ils ont de la suite dans les idées"
Selon Marc Trévidic, l'analyse de ce qui s'est passé ces trente dernières années en matière de lutte contre le terrorisme montre que "ceux qui ont vraiment de mauvaises intentions et qui veulent poursuivre leur djihad ne rentrent jamais directement dans leur pays d'origine mais se dirigent vers des pays où ils seront accueillis et où ils se sentiront en sécurité".
L'ancien juge appelle les autorités à maintenir leur vigilance suite aux projets d'attentat qui échouent ou qui sont déjoués car selon lui, leurs auteurs n'abandonnent pas. "Ils ont de la suite dans les idées", assure Marc Trévidic qui cite l'exemple du Bataclan à Paris, visé par des menaces d'attentat en 2009. Ou le premier attentat au World Trade Center à New York, en 1993. S'il avait déjà fait 6 morts et plus de 1000 blessés, l'opération avait été considérée comme un échec car l'objectif était de faire tomber la tour Nord sur la tour Sud.