Les pertes de Daech provoquent chez ses éléments divagations et délires : le cas d’ach-Chamri
Chayma Hefzi
L’entretien de la
BBC avec le terroriste de Daech Mohammad Saleh Nahi ach-Chamri, incarcéré
depuis 2017 aux frontières syriennes, est peut-être la preuve la plus éloquente
des délires et divagations dont sont victimes les éléments de l’organisation
suite à sa défaite. C’est ainsi qu’ach-Chamri considère la perte par Daech des
terres qu’elle contrôlait comme une simple « épreuve », prétendant
que Dieu accordera de nouvelles victoires à l’organisation.
D’autre part,
contrairement à ce que constatent les habitants des régions qui étaient
contrôlées par Daech, ach-Chamri considère que l’organisation n’est pas
responsable de la destruction des villes d’Irak et de Syrie, et il va jusqu’à
en accuser la coalition. Il prétend également que le nombre de civils tués par
les bombardements est bien supérieur à ceux que l’organisation a tués, évitant
de répondre aux questions touchant aux aspects moraux des tueries de Daech, que
ce soit lors de sa prise de contrôle des villes ou lorsqu’elle a utilisé ces
civils comme boucliers humains.
Notons
qu’ach-Chamri est l’un des 900 étrangers de Daech faits prisonniers par les
Forces démocratiques syriennes, outre plusieurs milliers de prisonniers
syriens. Il faut ajouter à cela des milliers de ses éléments dans les prisons
irakiennes, syriennes et turques, et des milliers qui continuent à combattre
dans les zones encore contrôlées par l’organisation.
Le rapport de la
BBC s’interroge enfin sur la façon de combattre les idées qui vont rester
présentes dans l’esprit de ces terroristes, surtout que les pays dont la
plupart sont originaires refusent de les juger sur leur territoire, et que leur
seule obsession est qu’ils ne puissent retourner chez eux et menacer leur
sécurité.