L’assèchement des sources du terrorisme: l’Afghanistan impose un embargo économique aux Talibans
Mohammad Aboul
Ouyoun
Les hommes de
religion musulmans de la province afghane du Nangarhar ont émis une fatwa
interdisant la culture de l’opium en Afghanistan, ce qui constitue une
initiative pionnière sur la voie de l’assèchement des sources de financement
des mouvements terroristes, et signifie ainsi leur liquidation et la fin de
leur danger pour ce pays.
Ces religieux
veulent ainsi atteindre plusieurs objectifs : rectifier des opinions
erronées chez les agriculteurs afghans, qui pensent que la culture de drogues
est autorisée par la charia après que les Talibans aient accrédité cette idée
pendant de longues années ; et assécher les sources de financement des
Talibans, ce qui mettra définitivement fin à leur terrorisme.
De son côté, le
gouvernement afghan a salué la fatwa et annoncé son engagement à mettre fin à
la culture des drogues dans le pays. Et le vice-gouverneur de la province du
Nangarhar, Tamim Aref Mahamand, a insisté sur le fait que les autorités
allaient prendre des mesures judiciaires contre toute personne tentant de
cultiver du pavot.
Notons que selon
des rapports des Nations unies, l’Afghanistan cultive 92% de l’opium produit au
niveau mondial, qui est la substance à partir de laquelle est produite
l’héroïne, et que les Talibans exportent en contrebande vers les pays
européens, la Russie, l’Inde et la Chine, quelque 900 tonnes de pavot et 350
tonnes d’héroïne.
Par ailleurs, les
forces américaines et afghanes ont mené en 2017 et 2018 des raids aériens
intensifs contre les usines de fabrication des drogues dépendant des Talibans,
dans le but de réduire les sources de financement du mouvement terroriste.