Publié par CEMO Centre - Paris
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Les enfants dans les organisations terroristes

jeudi 13/décembre/2018 - 12:16
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Premièrement : introduction

Il ne fait pas de doute que les enfants sont l’avenir de toute nation. L’imam al-Ghazali affirme : « Sache que la méthode choisie pour l’éducation des enfants est parmi les choses les plus importantes. L’enfant est un dépôt confié à ses parents et son cœur pur est un joyau précieux, exempt de toute souillure, et prêt à suivre ce vers quoi on l’oriente. Ainsi, si on l’habitue au bien et qu’on le lui inculque, il grandira en le pratiquant et connaîtra le bonheur dans ce monde et dans l’autre, et si on l’habitue au mal et qu’on le néglige comme on néglige un animal, il sera malheureux et ira à sa perte ». Car il est possible d’orienter l’âme de l’enfant vers un avenir meilleur, qui n’est pas seulement celui de l’enfant, mais de l’ensemble des nations, car celles-ci se composent d’individus. Comme il est possible de l’orienter dans une mauvaise direction, et les nations en souffriront.[i]

C’est la progression des groupes terroristes dans la région arabe, profitant du chaos ayant suivi les révoltes populaires depuis 2011, qui est à l’origine du phénomène de l’enrôlement des enfants, et de l’augmentation du nombre d’enfants soldats à l’intérieur des organisations terroristes et en particulier Daech depuis sa proclamation du prétendu califat à Mossoul en 2014. Ce papier discutera les causes du phénomène du recrutement des enfants et des moyens et stratégies adoptés par Daech pour ce recrutement.

 

Deuxièmement : le recrutement des enfants selon l’islam

Le terme « enfance » désigne la période de la vie allant de la naissance à la puberté, et l’islam considère que les enfants sont la parure de la vie et les espoirs de demain, et c’est pourquoi il leur a octroyé des droits particuliers depuis la naissance. Ainsi, la condition sine qua non pour assumer leurs responsabilités religieuses est d’atteindre la puberté, et le Coran a fixé des conditions au devoir de djihad en précisant les catégories qui en sont exemptes :

« Nul grief sur les faibles, ni sur les malades, ni sur ceux qui ne trouvent pas de quoi dépenser (pour la cause d'Allah), s'ils sont sincères envers Allah et Son messager. Pas de reproche contre les bienfaiteurs. Allah est Pardonneur et Miséricordieux »[ii].

Le verset indique que Dieu dispense du djihad les « faibles », terme qui comprend tous ceux qui en sont incapables et en particulier les enfants. Quant à la Sunna prophétique, elle est remplie d’exemples qui montrent l’interdiction d’enrôler des enfants dans les guerres et les conflits. Ainsi, At-Tabarani a rapporté ces propos de Rafie ibn Khudayj : « Je visitai avec mon oncle le Prophète alors qu’il souhaitait participer à la bataille de Badr, et je lui dis : je voudrais partir avec toi. Il dit alors : « Je te trouve encore jeune, et ne sais pas ce que tu feras si tu rencontres l’ennemi ? Je répondis : sais-tu que je vise celui qui me vise ? Et il me renvoya et je ne participai pas à Badr »[iii].

De même, le Prophète renvoya quatorze enfants dans la bataille d’Uhud étant donné leur jeune âge. Al-Bukhari a rapporté du compagnon al-Barra’ ibn Azib ces propos : « Nous avons été considérés ibn ‘Omar et moi-même comme trop jeunes pour participer à la bataille de Badr, et c’était l’habitude du Prophète dans les combats. Cette décision de renvoyer ibn ‘Omar et al-Barra’ se trouve également dans le Mosnad de l’imam Ahmad : « Le Prophète m’a trouvé trop jeune, ainsi qu’ibn ‘Omar et il nous a renvoyés le jour de Badr ».[iv]

Par conséquent, la Sunna montre que le Prophète interdisait aux enfants de participer aux guerres, et les enrôler est donc contraire à la loi islamique et aux principes de l’islam orthodoxe.

 

Troisièmement : qu’entend-on pas « enfant enrôlé » ? Et que signifie « l’utilisation des enfants »

De manière générale, la plupart des définitions légales de l’expression « enfant-soldat » s’accordent pour dire qu’il s’agit de tout individu ayant moins de dix-huit ans, engagé volontairement au service d’une force militaire officiellle (Etat), ou non officielle (organisation), conscrit, ou employé par une force ou une organisation militaire à quelque titre que ce soit, et en particulier les enfants, jeunes garçons et jeunes filles employés comme combattants, cuisiniers, portefaix, espions, voire à des fins sexuelles[v], et l’on entend par « conscription » le fait de sélectionner des individus pour occuper des fonctions déterminées au service d’une organisation ou d’une instance particulière, en d’autres termes, le fait de confier des rôles à de nouvelles personnes qui possèdent des caractéristiques et des compétences particulières les qualifiant pour des missions déterminées.

D’autre part, l’expression « utilisation des enfants » n’indique pas seulement le fait de les contraindre à participer aux combats, mais aussi de les employer pour transporter l’eau et autre, ou de marier les filles mineures et de les exploiter sexuellement[vi]. Et il faut noter que le droit international humanitaire a criminalisé l’emploi des enfants en dessous de quinze ans comme soldats en considérant cela comme un crime de guerre.[vii]

Donc, l’enfant recruté par des groupes terroristes armés est « tout homme ou femme n’ayant pas atteint dix-huit ans et ayant rejoint un groupe militaire de façon volontaire ou forcée pour le faire participer à des actions militaires ou aux autres activités qui leur sont liées.

 

Quatrièmement : les enfants, un trésor stratégique pour les organisations terroristes

Les organisations terroristes et en particulier Daech ont utilisé de façon erronée certains hadiths et certains passages de la biographie prophétique pour justifier leur recours aux enfants dans leur prétendu djihad contre les « incroyants » et construire la génération du califat islamique, et elles ont cherché à partir de là à former ce qu’elles ont appelé « les lionceaux du califat ».

On peut dire que les organisations terroristes à l’instar de Daech considèrent les enfants comme un trésor stratégique car elles visent toujours à la pérennité, et ont donc toujours besoin d’un élément humain qui reste fidèle à leur idéologie pour préserver l’idée de l’allégeance. Et les enfants sont plus faciles à endoctriner et à former à l’idéologie de l’organisation.[viii]   

Pour confirmer cela, une étude des Nations unies sur l’enrôlement des enfants a confirmé qu’environ 153 enfants kurdes entre 14 et 16 ans avaient été enlevés et séquestrés dans une école de la ville de Manbij dans le gouvernorat d’Alep, et on leur a inculqué quotidiennement pendant cinq mois la pensée djihadiste militaire, et ceux qui contestaient ces idées étaient roués de coups.[ix]

Et pour montrer la brutalité des organisations terroristes et leur volonté de faire du tapage médiatique pour gagner la guerre psychologique contre leurs adversaires, Daech a été soucieuse de recruter des enfants pour ancrer l’idée qu’elle est l’organisation la plus dangereuse du monde. Et elle a publié des photos d’enfants portant diverses armes et s’entraînant à des opérations suicides pour montrer la force de l’organisation. De même, le jeune âge des enfants facilite les opérations de diversion pour couvrir les opérations suicides sans attirer l’attention. Et le lavage de cerveau opéré sur les enfants par l’organisation et leur inculcation des idées de cette dernière est peut-être le meilleur moyen pour créer une génération qui aime l’Etat du califat et la violence. Et la volonté de l’organisation de montrer les images des lionceaux du califat en train de tuer eux-mêmes les prisonniers ou de brandir leurs armes ou encore de tenir bien haut les têtes décapitées des victimes de Daech est la meilleure preuve de cela.[x]

D’autre part, les organisations terroristes oeuvrent à exploiter le penchant religieux chez les enfants et les adolescents, et leur sympathie pour l’idée de débarrasser le monde musulman de la domination occidentale, et du djihad contre l’oppression et la tyrannie, selon la vision présentée à ces enfants par les médias de ces groupes, exploitant ainsi leur jeune âge et leur manque d’expérience[xi]. De même, l’organisation a ciblé le lien des familles des enfants avec elle, après que certains de ses membres soient partis pour les terres qu’elle contrôle avec leurs femmes et leurs enfants, ce qui reflète le souci de l’organisation de garantir les terres et les combattants, en d’autres termes, de prouver son contrôle effectif de la terre et des hommes.

L’organisation de l’Etat islamique a peut-être aussi voulu enrôler les enfants dans le but de compenser les pertes en combattants après qu’ils aient été tués ou blessés. Et ce qui confirme cette hypothèse, c’est le type d’entraînements militaires que reçoivent les enfants et adolescents de la part de l’organisation et qui ne diffèrent pas des entraînements militaires des cadres et soldats. Et en partant de l’idée de lier les nouvelles générations à l’organisation, et du principe selon lequel « les enfants d’aujourd’hui sont les jeunes de demain », l’organisation est soucieuse de soumettre les enfants à des programmes d’entraînements de haut niveau, ce qui lui a été facilité par leur jeune âge et la faiblesse de leur conscience religieuse et idéologique.[xii]

La crise financière traversée par l’organisation suite à la guerre contre le terrorisme a fourni les circonstances propices à l’exploitation des enfants et des adolescents, et on peut dire que l’organisation considère cette catégorie comme une main d’œuvre bon marché et efficace. En effet, les enfants se contentent de peu, et surtout ils font preuve d’enthousiasme et sont prêts à se sacrifier. Selon Galal al-Hamd, directeur du Centre de la justice pour la vie à Deir az-Zor, les enfants et adolescents sont devenus l’élément prépondérant, car il est facile de leur faire subir un lavage de cerveau, et de les transformer en bombes, et ce qui a permis cela est la crise financière de l’organisation.[xiii]

On peut dire que l’organisation voit dans les enfants une carte gagnante qui lui donne un avantage relatif, car en général, les jeunes ont des caractéristiques que l’organisation est soucieuse d’exploiter le mieux possible, comme la facilité de leur utilisation dans les combats, la possibilité de les influencer, leur amour de l’aventure, la rapidité avec laquelle ils acquièrent les compétences militaires, l’absence d’esprit de rivalité pour les postes de commandement. De même, ils représentent un défi moral face aux ennemis, et c’est pourquoi l’organisation les considère comme un trésor stratégique qu’il faut exploiter convenablement »[xiv].

Il ne fait pas de doute que l’enrôlement et l’exploitation des enfants constitue un crime commis par l’organisation, et le principal gain de cette opération est de produire un « combattant farouche » entraîné aux arts du combat, outre le fait que cela permet d’attirer de nouveaux combattants par le biais d’Internet, en diffusant ses vidéos sanguinaires par le biais des réseaux sociaux.[xv]

 

Cinquièmement : la stratégie de Daech de recrutement des enfants

Le recrutement des enfants au sein de Daech s’appuie sur l’ancrage d’une idée essentielle dans l’esprit des enfants, à savoir que le chef de l’organisation Abou Bakr al-Baghdadi est leur maître, et que s’ils ne lui obéissent pas, ils feront partie des apostats. Et depuis la proclamation du califat par Abou Bakr al-Baghdadi à Mossoul en 2014, le nombre d’étrangers ayant quitté leur pays pour la Turquie, puis pour les fiefs de l’organisation en Irak et en Syrie, a augmenté.

A partir de là, l’organisation a suivi une stratégie à six volets pour traiter avec les jeunes. Et parmi les publications les plus connues de Daech en matière pédagogique figure un guide expliquant aux mères djihadistes la façon d’élever leurs enfants en leur présentant des sites djihadistes et en leur faisant lire des histoires de djihad avant de dormir. Le guide insiste sur la nécessité pour la mère de commencer à former ses enfants dès l’allaitement, car « cela pourrait être trop tard si l’on attendait jusqu’à ce qu’ils deviennent capables de marcher ». Et le guide explique que « le plaisir ne se trouve pas dans la danse et la musique, comme veulent le faire croire les programmes des enfants occidentaux, et qu’il convient d’interdire formellement aux petits de regarder la télévision, car elle enseigne la plupart du temps la perversité, l’anarchie et la pratique de la violence aveugle ».[xvi]

La première étape de la stratégie de Daech pour enrôler les enfants est « l’éducation sociale » dans laquelle l’organisation exploite des occasions comme la distribution de gâteaux et de jeux pour enfants, de façon à attirer les enfants, outre sa stratégie d’endoctrinement par des cours sur les types d’armes, sur la jurisprudence et la pensée extrémiste. Ils sont rassemblés également pour voir des scènes de décapitations exécutées par de jeunes bourreaux n’ayant pas plus de 12 ans. Dans ces écoles, on leur donne des surnoms portés par les adultes, comme al-Baghdadi, al-Maqdissi, ou al-Masriy, puis on les répartit en trois niveaux : le premier est religieux, et on leur inculque la notion d’obéissance absolue, en les faisant intégrer des camps où en quinze jours seulement, ils acquièrent des connaissances en religion, comme la prière, les ablutions, l’étude de certains versets coraniques sur le djihad selon la conception daechienne, outre des stages de lecture et d’écriture dans des camps situés dans les zones contrôlées par l’organisation. Le second niveau est « pratique et physique », et l’enfant y apprend en quarante jours les techniques de combat et subit des entraînements militaires intensifs. Quant au troisième niveau, il est « psychologique » et vise à préparer l’enfant psychologiquement à voir des opérations de meurtre, de crucifixion, de lapidation ou de décapitation, avant de passer à l’accompagnement des prisonniers jusqu’au lieu de leur exécution effective[xvii]. Notons que la méthode distribuée aux divers niveaux précédents s’inscrit dans le cadre de l’endoctrinement et du lavage de cerveau des enfants en visant à présenter les sociétés n’adhérant pas aux croyances et valeurs de l’organisation comme incroyantes, dont il faut combattre les membres partout où ils se trouvent, et ainsi, convaincre ces jeunes que ce qu’ils font est dans le cadre de la guerre sainte pour la survie du prétendu Etat du califat.[xviii]

Puis vient la dernière étape, celle de la spécialisation, durant laquelle sont réparties les missions entre les lionceaux du califat. Parmi les missions les plus importantes, citons la garde des points de contrôle, l’exécution des châtiments corporels, les opérations suicides, ou le port de ceintures explosives. Et selon l’enfant syrien Magued, l’un des rescapés de l’organisation : « parfois, les combattants se portent volontaires, et parfois les chefs disent : Dieu t’a choisi[xix], et l’organisation recourt aussi à une procédure de sélection, qui lui permet de détecter les compétences des enfants pour les préparer à des postes de commandement et à des missions de propagande en faveur de l’idéologie de l’organisation.[xx]

L’organisation adopte pour le recrutement des enfants nombre de méthodes, qui s’appuient tantôt sur l’intimidation, tantôt sur l’appât du gain en proposant de l’argent à leurs familles en contrepartie de l’envoi de leurs enfants, ou aux enfants eux-mêmes. Par exemple, le mouvement somalien des Chébabs – comme l’organisation Daech – a offert des cadeaux aux enfants et organisé des concours de mémorisation du Coran, avec pour premier prix un RPG d’une valeur de 700 dollars, pour second prix une Kalachnikov d’une valeur de 500 dollars, et pour troisième prix une grenade d’une valeur de 400 dollars. Et le responsable du mouvement des Chébabs à l’époque, Moukhtar Rabo, a déclaré lors le cérémonie de distribution des prix : « Les enfants doivent utiliser une main pour l’apprentissage et l’autre pour tenir leur arme avec laquelle ils vont défendre l’islam ».[xxi]

Parmi les méthodes les plus barbares utilisées par l’organisation terroriste pour exécuter ses plans criminels de recrutement des enfants figure le fait de les menacer de les tuer s’ils ne rejoignaient pas les camps. Notons que nombre de ces enfants choisissent de rejoindre l’organisation, de crainte d’être tués en cas de refus, ce qui est arrivé effectivement, et certaines régions de Syrie ont vu des massacres d’enfants de moins de treize ans, qui avaient refusé de rejoindre les camps des terroristes.[xxii]

Selon Omar Hussein (ou Abou Saïd al-Britaniy) responsable du recrutement, l’organisation oblige les enfants recrutés à perpétrer des tueries, pour ne pas paraître lâches, selon ses termes, et il reconnaît que nombre d’entre eux ne peuvent supporter la vision des carnages et perdent connaissance.[xxiii]

Le jeune Ibrahim Najm an-Nizaa, du gouvernorat d’Alep, a confirmé cela en affirmant : « L’organisation terroriste Daech m’a séquestré comme les autres familles de Dayr Hafir pendant plus de trois ans, durant lesquels elle a torturé les enfants en les mettant dans des voitures piégées pour les faire exploser ». Et d’ajouter : « Tous ceux qui osaient s’opposer aux ordres inhumains des terroristes étaient tués ou décapités devant tout le monde, y compris les enfants, jusqu’à ce que l’armée syrienne pénètre dans la région et nous délivre de leurs persécutions ».[xxiv]

 

Sixièmement : statistiques effrayantes

Les enfants de Daech se répartissent en plusieurs catégories : les enfants nés de combattants étrangers ou émigrés, les enfants nés de combattants locaux, les enfants dont on s’est débarrassé et qui se sont retrouvés à l’orphelinat contrôlé par Daech, les enfants enlevés de force à leurs parents et enfin, les enfants qui ont rejoint volontairement l’organisation.

Selon un rapport publié par les Nations unies, l’organisation a enrôlé entre 3000 et 5000 enfants. Par ailleurs, entre 800 et 900 enfants ont été enlevés à Mossoul pour renforcer les rangs des combattants de Daech, et le rapport indique que leur nombre a été multiplié par trois en un an, entre la proclamation du califat en 2014 et la fin de l’année 2015. Et cette même année, au moins 1800 ont été enrôlés, la plupart syriens, tandis qu’au moins 350 ont été tués, et 48 autres ont exécuté des opérations suicides dans des voitures piégées ou en faisant exploser des ceintures explosives. Et en 2016, le nombre de nouvelles recrues a augmenté. D’autre part, selon un rapport paru dans la Revue CTC Sentinel publiée par le Centre antiterroriste, entre le 1er janvier 2015 et le 31 janvier 2016, Daech a annoncé le décès de 89 enfants et indiqué que 51% d’entre eux avaient trouvé la mort en Irak, tandis que 36% étaient morts en Syrie.[xxv]

Un autre rapport publié par l’Observatoire syrien des droits de l’homme indique que durant l’année 2017, 175 enfants environ des « lionceaux du califat » ont été envoyés dans les zones de combat des campagnes de Raqqa et d’Alep.[xxvi]

 

Septièmement : pratiques barbares contre les enfants et adolescents

L’islam orthodoxe interdit de tuer les jeunes enfants durant les guerres, le Prophète ayant dit : « Que pensez-vous de gens qui en arrivent à tuer des enfants ? Ne tuez surtout pas les enfants, ne les tuez pas ». On lui dit alors : « ô Messager de Dieu, ne sont-ils pas des enfants de polythéistes ? » Et il répondit : « Et les meilleurs d’entre vous ne sont-ils pas des enfants de polythéistes ? ». C’est ce que confirme un autre hadith rapporté par Abou Daoud et dans lequel le Prophète dit : « Ne tuez ni un vieillard décrépit, ni un enfant, ni un jeune, ni une femme ». Et pourtant, les organisations terroristes comme Daech utilisent des enfants et en particulier des handicapés mentaux comme suicidaires et boucliers humains, et certains extrémistes de ces organisations vendent les enfants kidnappés, en particulier ceux appartenant à des minorités, voire les exploitent sexuellement avant de s’en débarrasser en les crucifiant ou en les enterrant vivants.[xxvii]

Notons l’habitude de l’organisation de l’Etat islamique en Irak d’utiliser les enfants depuis Abou Mosaab az-Zarqawi. Ainsi, selon un témoin oculaire irakien, « l’affiliation des enfants aux groupes terroristes n’est pas une chose nouvelle en Irak, et existait déjà à l’époque d’Abou Mosaab az-Zarqawi, chef d’al-Qaïda en Irak, à partir de laquelle est née Daech. Et selon le spécialiste de l’islam politique Munir Adib, l’organisation a insisté sur l’idée d’utiliser les orphelins ayant perdu leur père et leur mère durant les combats, et les a intégrés pour qu’ils deviennent des combattants féroces, exploitant ainsi la situation malheureuse de ces enfants pour garantir leur fidélité à l’organisation qui devenait comme un père et une mère pour eux. Et selon l’Observatoire des fatwas et du takfir dépendant de Dar al-Ifta al-Masriya, « l’utilisation par l’organisation des orphelins dans les combats est contraire aux enseignements de l’islam et à la nature humaine saine qui a été donnée à ces enfants innocents. L’organisation a ainsi ignoré les conseils du Prophète d’entourer l’orphelin de tendresse et de compassion et de le protéger contre tout ce qui lui nuit. Il a dit en effet : « Celui qui prend en charge un orphelin et moi-même serons au Paradis comme ceux-là », et il indiqua l’index et le majeur (rapporté par al-Bukhari).[xxviii]

L’une des pratiques les plus barbares de l’organisation à l’égard des enfants a été de les pousser à exécuter des opérations suicides. Ainsi, un officier irakien qui avait arrêté un enfant suicidaire à Kirkuk a affirmé que l’enfant continuait à crier : « Eloignez-vous de moi, je vais exploser », et les médias ont publié une vidéo montrant l’entraînement qu’il avait suivi pendant six mois. Quant à l’enfant Ossayd Barho, il s’est livré à la police avant d’exécuter l’opération suicide, et il semble que l’innocence de l’enfant ait eu le dessus sur l’endoctrinement, d’autant plus qu’il tremblait en détachant sa ceinture explosive, répétant : « Ils nous ont appris à pratiquer l’égorgement sous le larynx »[xxix].

Autre cas : celui de l’attaque contre le commissariat de Medan à Damas, en utilisant une fillette de 9 ans et en lui faisant porter une ceinture explosive, ce qui montre le caractère barbare des crimes commis par l’organisation contre les enfants.[xxx]

Les organisations terroristes ne se lassent pas de commettre les pires crimes contre des enfants innocents, et c’est ainsi que le groupe nigérian Boko Haram a pris l’habitude de droguer les enfants avant l’exécution des opérations suicides, comme cela a été confirmé par un rapport publié par l’Unicef, affirmant que le groupe s’est appuyé essentiellement sur les enfants pour mener ses attaques terroristes, et qu’environ 80% de ces enfants étaient des filles kidnappées que l’on envoie dans des lieux publics, des barrages de police ou des camps de l’armée nigériane avec des explosifs. Egalement selon le rapport, près de 117 attaques suicides ont été exécutées par des enfants depuis 2014.[xxxi]

Mais les crimes horribles de Daech ne se sont pas limités à l’utilisation des enfants dans les opérations suicides ou les combats, et l’organisation en a fait aussi des bourreaux. C’est ainsi qu’un rapport des Nations unies a mentionné l’utilisation systématique par Daech des enfants en dessous de 18 ans comme bourreaux, en citant le cas de cet enfant de 16 ans ayant décapité deux soldats que l’organisation avait enlevés fin août 2014, et une cassette vidéo a montré un enfant de 8 ans exécutant deux hommes accusés d’être des espions russes.[xxxii]

Et pour honorer les lionceaux du califat, Daech a publié sur des sites électroniques dépendant d’elle des photos de son plus jeune combattant étranger, Issa Dayr, de nationalité britannique et n’ayant pas plus de dix ans, au point qu’il a été appelé par les adeptes de l’organisation « le plus petit martyr », tandis que le gouvernement du premier ministre britannique David Cameron le considéra comme le plus jeune terroriste, ce qui a fait dire à ce dernier que « la publication par l’organisation terroriste d’une vidéo semblable avait pour cause leur sentiment d’être sous pression et leur besoin d’une propagande politique ».[xxxiii]

 

Huitièmement : Daech et la guerre électronique

Le souci de l’organisation de se focaliser plus sur le recrutement électronique que sur le recrutement traditionnel a pour cause la facilité de l’utilisation des sites de médias sociaux et la rapidité de diffusion et de circulation des informations et de la propagande de l’organisation, ce qui facilite l’appel à la violence, outre la faiblesse du coût des réseaux sociaux et la possibilité pour la personne recrutée de garder l’anonymat.[xxxiv]  

La guerre électronique est le type de guerre le plus important pour Daech, et le « djihad électronique » est le djihad le plus pratiqué par l’organisation depuis la perte de ses fiefs à Raqqa et Mossoul, c’est-à-dire que l’organisation considère les opérations de piratage réalisées par ses éléments comme un type de djihad légitime. C’est pourquoi elle a créé la brigade Dabiq spécialisée dans le piratage des comptes électroniques et des pages sur Facebook et Tweeter hostiles à l’organisation, outre la brigade technique « Omar al-Farouq » spécialisé dans l’entraînement et la formation des membres de l’organisation à la fuite lors des poursuites électroniques, ainsi qu’aux moyens de camouflage électronique[xxxv].

L’unité de propagande et de publicité de l’organisation est parmi les instances les plus efficaces sur lesquelles elle s’appuie pour recruter les enfants en recourant aux moyens technologiques les plus modernes. C’est ainsi que l’unité a inventé des applications électroniques comme « Huruf » (« lettres »), qui vise à enseigner aux enfants les lettres de l’alphabet arabe en utilisant des mots liés à la guerre et aux armes comme « bunduqiyya » (fusil) pour le « b » ou « sayf » (sabre) pour le « s ». Selon l’Observatoire des fatwas et du takfir dépendant de Dar al-Ifta al-Masriya, « l’application vise à inculquer aux enfants les notions de violence et de combat par le biais de l’alphabet, pour créer une nouvelle génération d’enfants suicidaires adhérant à l’idéologie erronée de l’organisation ». L’organisation cherche aussi à attirer les enfants par le biais de cours et de chants sous la forme de jeux accompagnés d’images attrayantes et de couleurs vives, en y adjoignant le drapeau noir du califat et des photos d’enfants portant les masques noirs de Daech, pour encourager les enfants à pratiquer la violence et à prendre les combattants de l’organisation comme modèles à suivre.[xxxvi]

En fait, cette initiative n’est pas la première de ce genre depuis la proclamation par al-Baghdadi du califat à Mossoul, et après 2014, l’organisation a publié une vidéo sous le titre « Flamme de la guerre » où elle utilise les techniques les plus modernes, de même qu’elle a développé le jeu « Arma » qui permet à l’enfant de choisir l’uniforme militaire avec lequel il va jouer et les lieux géographiques, comme s’il était dans l’organisation. Et celle-ci a aussi publié une nouvelle application qui imite le jeu « Grand theft auto » et qu’elle a appelée « Salil as-Sawarim » (Le Choc des épées) en affirmant que ce jeu peut être pratiqué dans la réalité et permet à ses utilisateurs d’exécuter des attaques et des opérations de guérillas, les héros étant les éléments de Daech face à l’ennemi constitué par les armées arabes et les forces de la coalition internationale.[xxxvii] Et selon de nombreuses études scientifiques, il existe un lien étroit entre le comportement violent et la pratique de jeux de ce genre, qui contribuent à faire de l’enfant un criminel lorsqu’il grandit ».[xxxviii] 

Et il ne fait pas de doute que le phénomène des « enfants soldats » participant à des actions militaires signifie l’existence d’une catégorie sociale formée au port des armes et ayant assimilé dès leur plus jeune âge des idées erronées les poussant à la violence et à la destruction. Cela exige de réintégrer ces enfants dans la société en leur permettant de mener à nouveau une vie normale, et cela en les réadaptant sous la supervision de spécialistes parmi les ulémas, les pédagogues et les psychologues.

En conclusion, le souci des organisations terroristes d’enrôler les enfants trahit leur échec organisationnel et idéologique, en visant à transmettre le message trompeur selon lequel leur propagande trouve un large écho jusque chez les enfants. Or, cela représente clairement un crime contre l’humanité de la part des organisations terroristes, et exige de les combattre par le biais des lois internationales garantissant la protection des enfants, et par la sensibilisation aux dangers de ces violations qui menacent l’avenir des nations, outre la nécessité d’une intervention urgente pour libérer les enfants de l’exploitation dont ils sont victimes.



[i] Cri d’alerte… Sauvez l’avenir, sauvez les enfants, Observatoire d’al-Azhar, 29 décembre 2016, disponible sur le lien suivant :

http://www.azhar.eg/observer/details/ArtMID/1142/ArticleID/10748/%D8%B5%D8%B1%D8%AE%D8%A9-%D8%AA%D8%AD%D8%B0%D9%8A%D8%B1-%D8%A3%D9%86%D9%82%D8%B0%D9%88%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D8%AA%D9%82%D8%A8%D9%84%D8%8C-%D8%A3%D9%86%D9%82%D8%B0%D9%88%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84?fbclid=IwAR3EsIBZfttVT1T1MUksRewPDijRtrnSpZA_aGMmswz2V6cCwquVqwhn-YQ

[ii] Sourate at-Tawba, verset 91.

[iii] L’enrôlement des enfants dans les guerres : point de vue religieux, site électronique non à Daech, 8 octobre 2018, disponible sur le lien :

https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache%3AZBZN0o59prUJ%3Asaynotoisis.org%2Far%2Farticles%2Fmilitarizing-children-islam-49%20&cd=18&hl=ar&ct=clnk&gl=eg&fbclid=IwAR03-6Am8n1PRAe9jDNfS2wrpiDk1goFNDQNGuPlpCzIN5JBL9-Ft3zEKps

[iv] Idem.

[v] Ahmad Alu, Générations des rêves vains et des occasions manquées, présent piégé et futur miné, Revue de l’armée libanaise, numéro 381, mars 2017, disponible sur le lien :

 https://www.lebarmy.gov.lb/ar/content/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84-%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B1%D8%A8

[vi] Antoine Abdallah, « Les enfants soldats », disponible sur le site :

www.childprotectsyria.org/...الأطفال/1-الدليل%20التدريبي%20للتعامل%20مع%20...

[vii] « L’islam et le droit international humanitaire » (Beyrouth, Centre de la civilisation pour le développement de la pensée humaniste, 3e édition, 2017), p. 283.

https://books.google.com.eg/books?id=HKJWDwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=ar&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

[viii] “L’institution de délivrance des fatwas en Egypte révèle dans les détails comment Daech recrute les enfants », site d’informations al-Arabiyya, date de consultation 21 octobre 2018, disponible sur le lien :

 https://www.alarabiya.net/pdfServlet/pdf/f144b4c2-6365-4f5b-b907-8f2171a02fe3

[x] Les lionceaux du califat… le rôle des enfants à l’intérieur de l’organisation Daech, Centre Rawabet d’études, 24 juillet 2015, disponible sur le lien :

http://rawabetcenter.com/archives/10035

 

[xi] Idem.

[xii] Ammar Ali Hassan, Un quasi-Etat : l’histoire complète de Daech, Le Caire, Delta lil Nachr, 1ère édition, 2017, p. 130.

[xiii] Les lionceaux du califat… le rôle des enfants à l’intérieur de l’organisation Daech, Centre Rawabet d’études, 24 juillet 2015, disponible sur le lien 

http://rawabetcenter.com/archives/10035https://www.akhbaralaan.net/news/exclusive/2016/10/3/%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%81%D8%B5%D9%8A%D9%84-%D8%A3%D8%B3%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A8-%D8%AF%D8%A7%D8%B9%D8%B4-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D9%82%D8%B7%D8%A7%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84

 

 

[xiv] Nahari Nasiri, l’enrôlement des enfants dans la nouvelle guerre, Thèse de magistère, Université d’Oran, Algérie, 2014, p. 4.

[xv] L’institution de délivrance des fatwas en Egypte révèle dans les détails comment Daech recrute les enfants », idem.

[xvi] Qu’ont lu les Daechiens ? Les livres de Daech : les références et les publications, site as-Sakina, 16 novembre 2017, disponible sur le lien :

https://www.assakina.com/center/files/108592.html

[xvii] Ammar Ali Hassan, idem., p. 135.

[xviii] Site officiel de Dar al-Ifta al-Masriya, Observatoire des fatwas et du takfir, sur Facebook, 7 novembre 2018, disponible sur le lien :

 https://www.facebook.com/AlazharObserver/posts/1553359214704725

[xix] La Syrie – Les groupes armés envoient les enfants au combat, site officiel de Human Rights Watch, date de consultation 11 novembre 2018, disponible sur le lien :

 https://www.hrw.org/ar/news/2014/06/22/254221

 

[xx] Les lionceaux du califat : le rôle des enfants au sein de Daech, Centre ar-Rawabet d’études et de recherches, 24 juillet 2015, disponible sur le lien :

http://rawabetcenter.com/archives/10035https://www.akhbaralaan.net/news/exclusive/2016/10/3/%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%81%D8%B5%D9%8A%D9%84-%D8%A3%D8%B3%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A8-%D8%AF%D8%A7%D8%B9%D8%B4-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D9%82%D8%B7%D8%A7%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84

[xxi] Site officiel de Dar al-Ifta al-Masriya, Observatoire des fatwas et du takfir, sur Facebook, 7 novembre 2018, disponible sur le lien :

https://www.facebook.com/AlazharObserver/posts/2131687200205254

[xxiii] Site officiel de Dar al-Ifta al-Masriya, Observatoire des fatwas et du takfir, sur Facebook, 7 novembre 2018, disponible sur le lien

https://www.facebook.com/AlazharObserver/photos/a.1083786531661998/1390361047671210/?type=3&theater

[xxiv] Les organisations terroristes enrôlent les enfants… Deux enfants d’Alep parlent des crimes de Daech, Agence d’informations Sana, 27 février 2018, disponible sur le lien :

https://www.sana.sy/?p=718177

[xxv] L’enrôlement des enfants : la stratégie de Daech pour compenser ses pertes, site d’al-Bawwaba News, 20 juillet 2018, disponible sur le lien :

https://www.albawabhnews.com/3201891

[xxvi] Idem.

[xxviii] Page officielle de Dar al-Ifta al-Masrioya – Observatoire des fatwas et du takfir sur le site Facebook, date de consultation : 7 novembre 2018, disponible sur le lien :

https://www.facebook.com/InfedilizingFatwas/posts/1710264132522802

[xxix] Ammar Ali Hassan, idem.

[xxx] L’exploitation des enfants, un pilier essentiel de la stratégie des organisations terroristes, site électronique de la chaîne al-Mayadine, 16 décembre 2016, disponible sur le lien : http://www.almayadeen.net/reports/686944/%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D8%BA%D9%84%D8%A7%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84-%D8%B1%D9%83%D9%86-%D8%A3%D8%B3%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D8%B1%D8%A7%D8%AA%D9%8A%D8%AC%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%86%D8%B8%D9%8A%D9%85%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B1%D9%87%D8%A7%D8%A8%D9%8A%D8%A9

[xxxi] Observatoire d'al-Azhar: enfants bourrés d’explosifs après avoir été drogues: une nouvelle stratégie et un changement dangereux dans les crimes inhumains de Boko Haram, Observatoire d’al-Azhar, 16 avril 2017, disponible sur le lien :

http://www.azhar.eg/observer/details/%D9%85%D8%B1%D8%B5%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B2%D9%87%D8%B1-%D8%AA%D9%81%D8%AE%D9%8A%D8%AE-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84-%D8%A8%D8%B9%D8%AF-%D8%AA%D8%AE%D8%AF%D9%8A%D8%B1%D9%87%D9%85-%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D8%B1%D8%A7%D8%AA%D9%8A%D8%AC%D9%8A%D8%A9-%D8%AC%D8%AF%D9%8A%D8%AF%D8%A9-%D9%88%D8%AA%D8%AD%D9%88%D9%91%D9%84-%D8%AE%D8%B7%D9%8A%D8%B1-%D9%81%D9%8A-%D8%AC%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%85-%D8%A8%D9%88%D9%83%D9%88-%D8%AD%D8%B1%D8%A7%D9%85-%D8%A7%D9%84%D9%84%D8%A7%D8%A5%D9%86%D8%B3%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9?fbclid=IwAR2xb_FYB1g-lVa_KTwIuz-vmel2qM_4FBlYP41ugYqvdaFS_2sxEeub3g8

[xxxii] Les enfants de Daech : espions et bourreaux, Middle East online, 4 octobre 2017, disponible sur le lien :

https://middle-east-online.com/%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84-%D8%AF%D8%A7%D8%B9%D8%B4-%D8%AC%D9%88%D8%A7%D8%B3%D9%8A%D8%B3-%D9%88%D8%AC%D9%84%D8%A7%D8%AF%D9%88%D9%86-%D9%88%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D9%81%D9%88%D9%86

[xxxiii] La catastrophe de l'enrôlement des enfants par Daech, revue ach-Charq al-Awsat, 9 mars 2015, disponible sur le lien :

https://aawsat.com/home/article/307311/%D9%83%D8%A7%D8%B1%D8%AB%D8%A9-%D8%AA%D8%AC%D9%86%D9%8A%D8%AF-%C2%AB%D8%AF%D8%A7%D8%B9%D8%B4%C2%BB-%D9%84%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84

 

[xxxiv] Mohammad al-Abdulli, le Recrutement électronique, as-Saoudiyya, disponible sur le lien :

https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:bjW-FCCFluwJ:https://www.saaid.net/PowerPoint/1801.ppsx+&cd=3&hl=ar&ct=clnk&gl=eg

[xxxvi] Daech lance une application électronique pour recruter les enfants, Revue ach-Charq al-Awsat, 17 mai 2016, disponible sur le lien :

https://aawsat.com/home/article/642236/%C2%AB%D8%AF%D8%A7%D8%B9%D8%B4%C2%BB

[xxxvii] Les jeux électroniques… L’enrôlement des enfants dans les organisations terroristes, Middle East online, 9 octobre 2017, disponible sur le lien :

https://middle-east-online.com/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%84%D8%B9%D8%A7%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%84%D9%83%D8%AA%D8%B1%D9%88%D9%86%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%AC%D9%86%D9%8A%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%81%D8%A7%D9%84-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B1%D9%87%D8%A7%D8%A8

[xxxviii] Mohammad al-Abdulli, le Recrutement électronique, idem.

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