Pourquoi la facture de l'acte IV des gilets jaunes à Paris devrait être plus salée
Plus d'interpellations mais aussi...
plus de dégâts. Au lendemain de l'acte IV
de la mobilisation des gilets
jaunes, les conséquences de ce nouveau samedi de violence dans la
capitale se font sentir. Comme annoncé dès la soirée par le ministre de
l'Intérieur, un nombre record
d'arrestations à eu lieu dans la capitale, comme dans toute la
France.
Ce dimanche, c'est un autre bilan
qu'a dressé la mairie de Paris. Le premier adjoint Emmanuel Grégoire a évoqué sur France Inter
le fait qu'il y a "beaucoup plus de dégâts qu'il y a une semaine".
"Le spectacle donné par Paris est catastrophique. Il n' y a rien qui s'est
passé hier dont on peut se réjouir", a précisé l'élu socialiste.
S'il n'y a en effet pas eu les images
spectaculaires et symboliques du 1er décembre avec notamment l'assaut sur
l'Arc-de-Triomphe, les violences de ce samedi 8 décembre ont été beaucoup plus
répandues dans Paris. "Il y a eu moins de barricades, plus de dispersion
et plus de lieux impactés", reprend Emmanuel Grégoire évoquant une raison
simple: en bloquant un large périmètre autour de l'Élysée qui était une cible
des manifestants, ce sont tous les abords qui ont été endommagés.
Au-delà des dégâts constatés dans les
beaux quartiers des 8e, 16e et 17e arrondissement, la mairie de Paris déplore
un "essaimage dans les 4e, 9e et 10e arrondissement". Surtout, elle
estime qu'aucune catastrophe n' a eu lieu en raison de la préparation des
commerçants qui avaient calfeutré leurs boutiques. "Il y avait une ville
morte sur la moitié du territoire et notamment son coeur économique. Les pertes
sont considérables, les commerçants sont éprouvés et au final, ce sont les
salariés les plus modestes qui sont impactés", déplore celui
qui est aussi adjoint aux Finances.
En visite auprès de certains commerçants, le ministre de
l'Économie Bruno Le Maire a estimé aussi que les violences sont "une
catastrophe pour le commerce, une catastrophe pour notre économie".
La mairie de Paris appelle donc à une
réponse politique de la part de l'exécutif qui ne soit pas seulement
"sécuritaire et policière". En attendant, la majorité parisienne va
devoir faire des choix budgétaires. "Il a fallu mobiliser des centaines de
personnes de nuit et le dimanche. Les parisiens vont payer les dégâts sur
l'espace public, notamment le mobilier urbain. La facture sera très
importante", constate Emmanuel Grégoire qui promet cependant de ne pas
augmenter les impôts.
"Ce sera au détriment d'autres sujets sur lesquels
nous mettons habituellement de l'argent", précise-t-il. Des réponses sont
attendues dès la semaine prochaine lors des discussions sur le budget pour
2019.