Gestion de la barbarie…, l’étape la plus dangereuse que connaîtra la nation
Le livre intitulé « Gestion de la barbarie…, l’étape la plus dangereuse que connaîtra la nation» est parmi les livres qui examinent la doctrine des groupes islamistes armés au cours de la dernière décennie. Non seulement il représente l'ancienne constitution d'Al-Qaïda, mais également la stratégie de l’organisation de l’Etat Islamique ou Daech dans ses combats actuels.
Le livre est écrit par le Djihadiste Abu Bakr Naji. Il y a plusieurs informations contradictoires concernant sa vraie identité: certains prétendent que c'est un officier de Sa’ka (Forces spéciales égyptiennes) qui s’appelle Muhammad Salah Al-Din Zidane alias “Saif al-Adl”. A travers le temps, le livre acquiert une célébrité notoire et est publié sur plus de 15 000 liens en ligne.
Le livre aborde l’idée principale de la “Barbarie” qui signifie l’état de la panique et de l’anarchie dans les pays régis par des régimes faibles. Dans tout le livre, l’auteur écrit sur la méthode à suivre pour atteindre ce stade, afin de passer à la nouvelle étape de l’Organisation djihadiste dans ces pays et les gérer selon sa propre constitution.
L’écrivain a divisé les phases du travail djihadiste afin d’atteindre l’application de la charia dans son Etat en trois phases : (La vengeance et l’épuisement, la gestion de la barbarie, l'autonomisation et l'établissement de la charia).
En effet, le livre présente plusieurs préparatifs pour gérer la phase du chaos ou de la barbarie par le biais de l’Organisation djihadiste en créant un état de panique et de peur parmi les gens et en mettant en œuvre des opérations d'assassinat et de sabotage ; et ce, afin de commencer à enraciner et à appliquer les principes de la charia.
L’auteur estime que les pires formes de la barbarie ou du chaos qui s’étendent aux pays et le taux d'opérations terroristes perpétrées par les organisations extrémistes sont plutôt acceptables que la continuité des régimes infidèles (les régimes actuels qui sont basés sur les principes tirés de la culture occidentale).
Gestion du chaos
Après l'effondrement des régimes actuels au pouvoir, le rôle de ces organisations sera la gestion du chaos ou « de la barbarie » qui va alors dominer, non seulement dans les pays musulmans, mais aussi dans les sociétés occidentales, indique-t-on dans le bouquin. Par conséquent, l’autorité dirigeante pendant le chaos sera entre les mains des organisations djihadistes, qui fourniront les exigences fondamentales aux citoyens tout en créant un état de psychose et d’horreur par l’excès de meurtre et de liquidation de tous les délinquants afin de s’orienter vers la phase ultime d’enracinement et d’application de la charia.
A un stade avancé de gestion de la barbarie, après avoir épuisé les régimes locaux et les élites politiques arabes, que les djihadistes considèrent comme des «régimes fantoches», l’écrivain présente des modèles qu’il qualifie de « réussis », concernant l’application de la charia, en l’occurrence le Pakistan, l'Afghanistan et la Somalie. Selon lui, la seule norme consiste à mettre sur pied une administration djihadiste quels que soient le sabotage et la destruction que ces organisations infligent à la société et la permissibilité du meurtre et du massacre.
Le livre est considéré comme une partie intégrante du terrorisme électronique utilisé par les organisations djihadistes tout en attirant les jeunes et les incitant à se révolter contre les régimes actuels et ce, afin d’entamer une nouvelle phase d’anarchie qui conduira à la déstabilisation du contrôle des autorités militaires et sécuritaires dans les pays. Ce qui ouvre la voie d’acceptation populaire desorganisations djihadistes pour y trouver refuge. Ce qui est également évident dans la région arabe où les autorités perdent le contrôle de lasécurité, exemple de certains pays de la région et par conséquent, l'EIIL remplace les autorités militaires et sécuritaires dans de grandes parties, notamment en Irak et en Syrie.
Le livre est considéré comme le miroir des opérations terroristes menées par l'EIIL : Nous voyons les opérations de l’Organisation en Europe, utilisant des mécanismes non traditionnels pour mener à bien ses opérations, y compris les «loups solitaires». A cet égard, l’écrivain trouve que la création des opérations de meurtre et de sabotage quel que soit leur taux ou leur volume a un grand impact à long terme.
L’auteur lie entre les méthodes de remplacement des élites politiques actuelles par l'administration djihadiste et le concept de chaos créatif posé par l'Administration américaine ; et ce, pour que le résultat final soit la création du chaos avec lequel l'Administration américaine pourrait utiliser de nouvelles élites pour préserver ses intérêts au Moyen-Orient et changer la carte politique selon sa perception. Cela a conduit à l'idée d'Etats voyous tels que l'Irak et la Libye où déjà, les régimes politiques ont été éliminés.
En effet, le chaos créatif diffère de la barbarie, car le stade de barbarie est dominé par la panique et l’assassinat alors que le chaos créatif est la consolidation de certaines élites politiques pour établir des révolutions, et créer plus de troubles, sans aucun obstacle à l'invasion, à l’instar de ce qui a eu lieu en Irak.