Le «Charles- de-Gaulle» se fait Rafaler la façade
Le porte-avions a repris la mer au début de l’automne, après une grande révision qui a duré dix-huit mois et coûté 1,3 milliard. Embarquement sur le navire amiral de la marine française à l’occasion des jours de qualification, durant lesquels les pilotes tentent d’apprivoiser des Rafale, désormais seuls avions à bord.
Un feu s’est déclenché dans la soute du «Pedro», l’un des deux hélicos de sauvetage attachés au porte-avions Charles-de-Gaulle. C’est du moins ce qu’indique un voyant sur le tableau de bord de ce Dauphin de la marine nationale alors qu’il s’éloigne de la base de Hyères, dans le Var. L’équipage s’agite, fait un virage rapide dans l’idée de se rapprocher d’un stade, imaginant, au pire, s’y poser après avoir largué du carburant en vol. Puis se ravise : il n’y a pas de départ de feu, juste un voyant qui déconne. En fait, le tableau de bord dans son ensemble. Tous les voyants d’alerte sont maintenant allumés. Impossible de continuer, juge le pilote, qui pose finalement l’appareil à l’aéroport de Cannes-Mandelieu.
Quelques heures d’attente plus tard et une fois la nuit tombée, un autre hélicoptère vient chercher les passagers. Direction le Charles-de-Gaulle qui, lui, n’est pas en panne (en ce moment). Il est même en pleine «remontée en puissance» selon l’expression consacrée, énoncée par le commandant du bateau, Marc-Antoine de Saint-Germain. Le navire amiral de la marine française a repris la mer au début de l’automne, après la grande révision à mi-vie de dix-huit mois et 1,3 milliard d’euros pour le faire tenir jusqu’en 2040 (lire ci-contre). Il devrait être prêt en mars pour repartir en opération. «Vers l’est», suppose le commandant en second : soit en Méditerranée orientale, soit dans l’océan Indien, golfe Persique inclus. Dans un cas comme dans l’autre, le porte-avions participerait aux derniers combats contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie.