Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

"Gilets jaunes": Le gouvernement promet des "mesures" pour sortir de la crise

lundi 03/décembre/2018 - 06:42
La Reference
طباعة

Débat au Parlement, consultations politiques et promesse de "mesures" : l'exécutif a lancé lundi les grandes manoeuvres pour tenter de sortir de la crise des "Gilets jaunes", deux jours après une éruption de violence à Paris inédite depuis Mai-68.

Une trentaine d'élus, présidents des groupes parlementaires et responsables des forces politiques, se sont succédé pour des entretiens avec Edouard Philippe à Matignon - à l'exception de Jean-Luc Mélenchon qui a choisi de se faire représenter.

Mardi, ce sera au tour des membres du collectif des "Gilets jaunes" ayant sollicité un rendez-vous d'être reçus par le Premier ministre, avant un débat mercredi à l’Assemblée.

L'ensemble de ces consultations doivent, selon Matignon, permettre au Premier ministre "d'annoncer les mesures destinées à permettre le déroulement serein" de la concertation de trois mois sur la transition écologique promise par Emmanuel Macron "et à assurer le maintien de l’ordre et le respect de la loi".

Aucune information n'a filtré sur la nature des mesures qui pourraient être annoncées pour tenter de sortir d'une crise qui affecte sévèrement l'économie, sauf l'affichage d'une volonté d'accélérer la réduction des impôts.

L'exécutif a jusqu'à présent exclu toute annonce avant la fin de la concertation territoriale visant à répondre aux "Gilets jaunes", qui réclament comme premier geste l'annulation de la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier.


UN GEL DE LA HAUSSE DES TAXES PLÉBISCITÉ

"Pour la première fois depuis trois semaines, on a un gouvernement qui saisit l'ampleur du mouvement qui est né avec les 'Gilets jaunes' mais les réponses restent à apporter", a dit le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, après son entretien avec Edouard Philippe.

Il faut "des solutions durables qui répondent à la demande des Français", a-t-il ajouté, prônant le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), une "discussion large" sur le pouvoir d'achat et un moratoire sur la hausse de la taxation des carburants.

Exclue jusqu'à présent par le gouvernement, qui assure que le "cap" en matière de transition énergétique sera tenu, cette dernière mesure est réclamée par la quasi-totalité des membres de l'opposition, au premier rang desquels le président du parti Les Républicains (LR).

"Si le gouvernement veut sortir (de la crise-NDLR), ça ne passera pas juste par des rencontres polies ou des débats, ça passe maintenant par des mesures concrètes" et "des gestes d'apaisement", a prévenu Laurent Wauquiez.

"Ces gestes d'apaisement doivent venir d'une seule décision attendue par tous les Français : l'annonce de l'annulation des hausses de taxe" sur le carburant, a-t-il ajouté.

La présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen, qui a réclamé ce week-end des élections anticipées, a demandé à Edouard Philippe "la suppression de l'augmentation des taxes sur l’essence", la baisse des prix de l’énergie, ainsi qu'une augmentation du salaire minimum et des petites retraites.

"Si Emmanuel Macron ne veut peut pas être le premier président depuis un demi-siècle à faire tirer sur les Français, il faut que les solutions soient importantes, audibles et immédiates", a-t-elle déclaré à sa sortie de Matignon.


AGENDAS BOUSCULÉS

Les violences de samedi ont contraint le Premier ministre, qui devait se rendre ce lundi en Pologne pour participer à la COP 24, à bousculer son agenda. La visite du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à l'Assemblée nationale, prévue mardi, a quant à elle été reportée.

L'annulation du voyage d'Emmanuel Macron prévu mercredi et jeudi en Serbie "est à l'étude", a fait de son côté savoir une source à la présidence française, tandis qu'une source à Bercy annonçait que le ministre des Finances, Bruno Le Maire, rentrait de Bruxelles à Paris pour une "réunion très importante".

Le chef de l'Etat, qui ne s'est pas exprimé publiquement depuis samedi, a déjeuné lundi avec des CRS "pour leur témoigner de son soutien après une journée de violences totalement inédites", a dit une seconde source à l'Elysée.

Au-delà des "Gilets jaunes" et des membres de l'opposition, Emmanuel Macron doit composer avec des appels de plus en plus insistants, au sein de sa majorité, en faveur de mesures d'urgence et d'un accompagnement social renforcé de la transition écologique.

"