La justice se mobilise face au nombre record d'arrestations
Le parquet de Paris n'avait "jamais eu à
gérer un nombre aussi important de gardes à vue", a assuré le procureur
Rémy Heitz dimanche, lors d'une conférence de presse commune avec le préfet de
police Michel Delpuech. Deux jours après les violences "sans précédent"
perpétrées à Paris en marge de la manifestation des gilets jaunes, 139 suspects
ont déjà été présentés à la justice et 111 ont vu leur garde à vue prolongée, a
indiqué ce lundi le parquet.
En ce début de semaine, le nombre de jugements en
comparution immédiate organisés au tribunal de Paris a doublé pour faire face à
un "afflux considérable", a indiqué le nouveau procureur de la
République, Rémy Heitz, qui a succédé début octobre à François Molins à la tête
du parquet de Paris.
En tout, ils sont 378 à avoir été placés en garde
à vue depuis samedi, dont 33 mineurs. La police judiciaire a également été
saisie pour faire la lumière sur les actes commis à l'Arc de Triomphe et le vol
d'un fusil d'assaut dans un véhicule des forces de l'ordre. Pour le moment, 81
procédures visant des majeurs ont été classées sans suite, indique aussi le
parquet de Paris.
"La justice passera", a promis dimanche
Rémy Heitz. "À la suite de telles exactions, à la suite d'une telle émeute
urbaine, à la suite de telles violences, il ne peut y avoir d'impunité",
a-t-il assuré. Pour y répondre, l'effectif des magistrats du parquet de
permanence, chargés d'orienter les procédures, a été triplé par rapport à un
dimanche ordinaire, pour passer à quinze. La présence d'avocats a été doublée
et le nombre de greffiers a aussi augmenté considérablement. "Notre
capacité de jugement a été très nettement augmentée", a souligné Rémy
Heitz.
Entre l'Arc de Triomphe tagué et saccagé, les
grilles du jardin des Tuileries arrachées, les véhicules incendiés et les
magasins pillés, 412 personnes ont été interpellées samedi.