Al Nahda convoque un congrès reporté face au Parlement tunisien
Sarah Rachad
Alors que les éléments du mouvement Al Nahda et à leur tête leur chef Rached Al Ghannouchi, sont en prison, la direction temporaire du mouvement se trouve contrainte de respecter le rendez-vous du onzième Congrès du Parti prévu en octobre prochain.
C’est ce qu’a affirmé son chef par interim Mounzir Al Wanissi, révélant également que le Congrès verrait l’élection d’un nouveau Bureau exécutif, indiquant la possibilité qu’il se porte lui-même candidat au poste de président du mouvement.
Le Congrès, reporté depuis mai 2020, est l’un des plus grands obstacles face à la direction temporaire du mouvement, étant donné l’absence de ses chefs historiques.
L’arrestation de Rached Ghannouchi et d’autres chefs du mouvement avait empêché de tenir le Congrès en juin dernier.
Le fait que le Congrès se tienne parallèlement à la pétition du Parlement pour classer Al Nahda parmiles entités terroristes est le signe que le mouvement cherche à anticiper toute décision officielle contre lui.
Des observateurs s’attendent à ce que le président Qays Saïd considère l’ouverture du dossier du Congrès reporté depuis plus de trois ans comme un acte de provocation de la part d’Al Nahda.
Sarah Al Barahmi, fille du politicien assassiné en 2013, Mohammad Al Barahmi, assassinat dont le Mouvement a été accusé, affirme que celui-ci ferait tout pour revenir au pouvoir.
Des observateurs ont invoqué pour expliquer le report du Congrès, les divisions du mouvement depuis 2020, Ghannouchi voulant être candidat à un troisième mandat, en contradiction avec l’article 31 des statuts du mouvement.
Le mouvement a alors connu des dissensions dans ses rangs, parallèlement à des conflits avec le pouvoir tunisien, qui ont abouti aux décisions du 25 juillet et sa mise à l’écart par le président tunisien.