Publié par CEMO Centre - Paris
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Le putsch au Niger: craintes algériennes d’une escalade du conflit et d’une infiltration d’armes par les frontières

vendredi 06/octobre/2023 - 09:34
La Reference
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Ahmad Adel

 

Dimanche dernier a pris fin le délai d’une semaine octroyé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest au Conseil militaire du Niger pour faire revenir Mohammad Bazoum au pouvoir. Avec la fin de ce délai, l’Algérie a affirmé son refus de toute intervention militaire chez son voisin du sud, et a appelé au retour à la légitimité constitutionnelle. 

Le 26 juillet 2023, des éléments de la garde présidentielle avaient arrêté le président Mohammad Bazoum et sa famille, et suspendu l’application de la constitution, en formant “le Conseil transitoire de protection de la patrie”, dirigé par le général Abdel Rahman Tchiani, ex-commandant de la garde présidentielle.

 

Depuis la destitution de Bazoum, l’Algérie a réaffirmé son refus de principe des putschs. 

Notons que les deux pays sont séparés par des frontières de mille kilomètres de longueur, et liés par des liens humains et historiques. 

Les chefs putschistes sont soumis à de fortes pressions de l’Occident, en particulier les Etats-Unis, la France et l’Union européenne, pour libérer Mohammad Bazoum.

Les deux pays ont en commun les tribus touarègues et d’autres tribus arabes, dont le président Bazoum lui-même descend.

Au niveau sécuritaire, ils sont liés par des accords, comme l’Accord relatif aux patrouilles conjointes de protection des frontières depuis 2021, et le fait d’appartenir aux pays du groupe du Midane qui regroupe les chefs d’état major des armées des deux pays, outre le Mali et la Mauritanie.

Quant au spécialiste de l’Afrique Nasser Maamoun Issa, il a affirmé que la position de l’Algérie était conforme à la légitimité internationale et constitutionnelle, et que ses positions diplomatiques étaient correctes.

Il a ajouté que des centaines de milliers de Nigériens fuyaient en Algérie de façon clandestine, et que la violence actuelle allait accentuer l’émigration, et que l’Algérie craignait que l’intervention militaire ne conduise à la famine et à la prolifération anarchique des armes.

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