Publié par CEMO Centre - Paris
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Au Yémen, plus de cent prisonniers libérés lundi, après un vaste échange de détenus avec Riyad au cours du week-end

lundi 31/juillet/2023 - 10:21
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Cette opération « unilatérale » est indépendante de l’échange de prisonniers mené entre vendredi et dimanche, a expliqué une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge. 
Après un important échange de 869 détenus au cours de ce week-end, qui a relancé les espoirs de paix, cent quatre prisonniers de guerre ont regagné le Yémen lundi 17 avril depuis l’Arabie saoudite, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Deux avions du CICR, transportant chacun quarante-huit prisonniers, sont partis pour Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles houthistes depuis 2014, tandis que huit autres détenus ont embarqué pour Aden, la grande ville du Sud où siège le gouvernement yéménite, à bord d’un troisième vol.
Cette opération « unilatérale » est indépendante de l’échange de prisonniers mené entre vendredi et dimanche, a expliqué une porte-parole du CICR, Jessica Moussan. « Nous saluons cette initiative et sommes heureux de voir que les considérations humanitaires sont prises en compte afin de réunir les familles », a-t-elle dit.
Créer « une atmosphère de dialogue »
L’échange de détenus s’est déroulé dans le cadre d’un accord conclu en mars en Suisse entre le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthistes, proches de l’Iran.
C’est le plus important depuis la libération de plus de mille prisonniers en octobre 2020, et il s’inscrit dans un contexte d’espoir de paix grandissant au sujet d’un conflit qui a plongé le Yémen dans une profonde crise humanitaire, causé des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l’ONU. La porte-parole a précisé que le CICR assurait le transport aérien et le soutien logistique, et organisait des entretiens avec les détenus libérés.
Turki Al-Maliki, porte-parole de la coalition, a confirmé ces nouvelles libérations, soulignant qu’elles « complétaient » l’échange de prisonniers. Cette « extension des précédentes initiatives humanitaires » vise à « stabiliser » la trêve et à créer « une atmosphère de dialogue », a déclaré M. Maliki, cité par l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
« Environnement régional encourageant »
La libération de cent quatre prisonniers, à quelques jours de la fête musulmane de l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, porte à 973 le nombre de détenus libérés depuis vendredi.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité lundi, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grunberg, a estimé par visioconférence que le pays n’avait pas connu une telle « occasion » de « mettre un terme à ce conflit depuis huit ans ». Une trêve de six mois négociée par l’ONU, qui avait débuté en avril 2022, n’avait pas été renouvelée à son expiration en octobre, mais la situation est restée calme sur le terrain, offrant un répit à la population. La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s’était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d’un cessez-le-feu plus durable.
Saluant ce « dialogue constructif », l’émissaire de l’ONU a noté qu’un « environnement régional encourageant va renforcer les efforts de paix ». Mais « le vent peut encore tourner si les parties ne font pas d’avancées plus audacieuses vers la paix », a-t-il mis en garde. « Ne nous faisons pas d’illusion. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis », a-t-il insisté.
Les espoirs de paix au Yémen ont été ravivés par le rapprochement inattendu entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui ont annoncé en mars leur intention de rétablir leurs relations diplomatiques après sept ans de rupture.

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