Livraisons de bombes à sous-munitions à l'Ukraine : entre désapprobation et silence en Europe
La livraison de bombes à sous-munitions à l'Ukraine, annoncée vendredi par Washington pour combattre la Russie, a rouvert un vieux débat quant aux risques encourus par les populations civiles.
Rapidement, de grandes capitales européennes sont montées au créneau pour se désolidariser de Washington.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a commenté dès vendredi la décision américaine, selon Euronews.
"Contrairement à la République fédérale d'Allemagne, les États-Unis et l'Ukraine n'ont pas adhéré à la Convention d'Oslo sur les armes à sous-munitions. Nous sommes convaincus que nos amis américains n'ont pas pris cette décision à la légère en décidant de livrer des munitions appropriées", a déclaré le porte-parole allemand.
Outre-Manche aussi, l'annonce a été accueillie assez froidement. Le Royaume-Uni est opposé à l'utilisation d'armes à sous-munitions, a déclaré samedi le Premier ministre britannique Rishi Sunak au motif que son pays était lui aussi signataire de la Convention d'Oslo.
Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense s'est montrée plus ferme : "L'Espagne, sur la base de l'engagement ferme qu'elle a avec l'Ukraine, a également un engagement ferme que certaines armes et bombes ne peuvent être livrées en aucune circonstance".
Cinq pays européens n'ont pas signé la Convention d'Oslo
Si Paris n'a pas (encore) officiellement réagi, historiquement, la France a toujours été à la pointe du combat contre de ce type d'armes particulièrement décriées.
Un combat partagé par la grande majorité des Etats membres de l'Union européenne. Mais pas de tous.
Selon le site de l'ONUconsulté par euronews, qui centralise la collecte des pays signataires des traités internationaux, cinq pays de l'UE n'ont pas signé la Convention d'Oslo. Il s'agit de la Grèce, de la Pologne, de l'Estonie, de la Lettonie et de la Roumanie.
Quoiqu'il en soit le débat devrait s'inviter d'une manière ou d'une autre ausommet de l'Otan des 11 et 12 juillet. Au sein même de l'Alliance, plus des deux-tiers de ses membresse sont engagés à bannir ce types de munitions.
Dans le monde, plus de 120 pays ont adhéré à la Convention d'Olso qui interdit l'utilisation des bombes à fragmentation. Tous les signataires ont accepté de ne pas utiliser, produire, transférer ou stocker ces armes et de les éliminer après leur utilisation.
Les États-Unis, la Russie et l'Ukraine font partie des pays qui n'ont pas signé ce traité international.