Après la mort de Nahel, la France doit s’attaquer aux « profonds problèmes de racisme » dans la police, pour cette instance de l’ONU
Trois jours après la mort de Nahel, l’inquiétude au sujet de la situation française gagne la scène internationale. Une instance de l’ONU a demandé à la France, ce vendredi 30 juin, de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre, après la mort de l’adolescent de 17 ans, tué par le tir d’un policier.
« C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, lors du traditionnel point de presse de l’ONU à Genève, en Suisse, selon le Huffpost.
Nahel, 17 ans, a été tué mardi, alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture, lors d’un contrôle routier mené par deux motards de la police, près de Paris. La vidéo de sa mort, filmée par un témoin, a fait le tour des réseaux sociaux et provoqué émoi et colère.
Après trois nuits d’émeutes un peu partout en France, qui ont fait d’importants dégâts matériels, la porte-parole s’est également dite préoccupée par les violences qui ont éclaté. Les forces de l’ordre ont procédé à 667 arrestations dans la nuit de jeudi à vendredi, et au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés, selon les chiffres officiels.
« Une certaine inquiétude » du côté de l’Allemagne
« Nous comprenons qu’il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu’il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés », a encore déclaré Ravina Shamdasani.
Avant de rappeler que les autorités françaises devaient veiller « à ce que, même s’il y a clairement des éléments violents dans les manifestations, il est crucial que la police respecte à tout moment les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».
Vendredi, l’Allemagne s’est aussi montrée préoccupée par l’actualité française des derniers jours. Berlin observe « avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit. Interrogé lors d’un point presse régulier à Berlin, il a par ailleurs indiqué qu’il n’avait pour l’instant pas d’indication d’une annulation de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Allemagne, prévue entre dimanche soir et mardi.