Le conflit entre « Babri » et « Rama » favorise l’apparition d’un nouveau foyer terroriste en Inde
Nahla Abdel
Muneim
Les autorités
indiennes ont pris les mesures sécuritaires nécessaires en prévision d’une
recrudescence des heurts confessionnels, suite aux manifestations que les
Hindous ont l’intention d’organiser dimanche pour exiger la construction d’un
temple sur un site faisant l’objet d’un litige entre hindous et musulmans, dans
l’Uttar Pradesh. Il s’agit du fameux site qui a vu en 1992 la destruction par
des extrémistes hindous de la mosquée de Babri, en prétendant que c’était le
lieu de naissance du dieu Rama. Et après des confrontations violentes ayant
provoqué la mort de 2000 personnes, un tribunal indien avait décidé en 2010 la
partition de ce lieu en attribuant les deux tiers de sa superficie aux Hindous
et le tiers restant aux musulmans.
Or, le sentiment
d’injustice chez les musulmans pourrait bien favoriser l’apparition d’un foyer
terroriste nouveau dans cette région, du fait de l’exploitation de cette
situation par certains courants radicaux.
Par ailleurs,
l’élément essentiel ayant contribué au regain de fanatisme communautaire et à
la mobilisation de milliers de personnes pour cette manifestation, c’est le
parti Bharatiya Janata auquel appartient le premier ministre, Narendra Modi,
qui a pris le pouvoir en 2014, qui s’appuie sur des valeurs considérées par
certains comme confessionnelles et vise à fonder un Etat religieux dominé par
les Hindous.
Certains font remonter la question du « sous-continent indien » et les problèmes de violence interconfessionnelle à la partition de l’Inde et la création du Pakistan en 1947 sur des bases confessionnelles – musulmans rattachés au Pakistan et hindous à l’Inde.