Macron juge que la rébellion de Wagner contre Poutine montre « les divisions qui existent » en Russie
Au lendemain de la mutinerie d’Evguéni Prigojine et ses paramilitaires du groupe Wagner en Russie, Emmanuel Macron a déclaré que la soudaine crise dans le pays avait montré « les divisions qui existent au sein du camp russe », dans une interview au journal La Provence, ce dimanche 25 juin.
Le président de la République, qui assure avoir « suivi les événements heure par heure, en lien avec les principaux partenaires de la France » juge que la situation a montré la fragilité des armées russes, ainsi que celle « de ses forces auxiliaires, comme le groupe Wagner », souligne le Huffpost.
Évoquant une situation « qui reste évolutive », Emmanuel Macron a estimé que « tout cela (devait) nous rendre très vigilants et (justifiait) pleinement le soutien que nous apportons aux Ukrainiens dans leur résistance. »
Des fissures au plus haut niveau de l’État, selon Washington
Dimanche, les Etats-Unis ont également estimé que la mutinerie avortée de Wagner avait défié l’autorité du président russe Vladimir Poutine, révélant des « fissures » au plus haut niveau de l’Etat et l’obligeant « à défendre » Moscou, selon les mots du secrétaire d’Etat Antony Blinken.
« On a pas encore vu le dernier acte », a-t-il dit mais « le fait que vous ayez quelqu’un de l’intérieur remettant en cause l’autorité de Poutine et questionnant directement les raisons pour lesquelles il a lancé cette agression de l’Ukraine, c’est en soi quelque chose de très puissant ».
Samedi 24 juin, les soldats russes et les paramilitaires de la milice Wagner se sont affrontés à la suite d’un appel à la rébellion lancé par le fondateur de la milice, Evguéni Prigojine. Ce dernier avait promis d’envoyer ses troupes à Moscou, avant d’annoncer en fin de journée, et contre toute attente, que ses soldats rentraient dans leur camp pour éviter un bain de sang.
La colère du patron de Wagner, longtemps allié de Vladimir Poutine, avait été déclenchée par une attaque de l’armée russe qui aurait tué « grand nombre » de ses soldats dans des frappes à l’arrière du front ukrainien. Des accusations niées en bloc par Moscou, qui a annoncé le départ prochain d’Evguéni Prigojine, qui ne sera pas poursuivi en justice, pour la Biélorussie.