Publié par CEMO Centre - Paris
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Irak : trois ans après la mort du chercheur Hicham Al-Hachémi, un policier reconnu coupable et condamné à mort

samedi 24/juin/2023 - 10:35
La Reference
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Le chercheur Hicham Al-Hachémi a été tué le 6 juillet 2020 par des hommes à moto devant son domicile, dans la capitale irakienne, Badgad. Dimanche 7 mai, près de trois ans après sa mort, un tribunal pénal irakien a reconnu coupable de son assassinat un policier, Ahmed Hamdawi Oueid, et l’a condamné à mort, a annoncé le Conseil suprême de la magistrature dans un communiqué. Le condamné peut encore faire appel, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) une source judiciaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Hicham Al-Hachémi était un spécialiste des mouvements djihadistes internationalement reconnu et une figure respectée de la société civile irakienne. Sa mort avait suscité une vive indignation en Irak et avait été condamnée par l’Organisation des Nations unies (ONU) et de nombreuses capitales occidentales.
« Environnement de peur »
Ce dernier était régulièrement consulté par de nombreuses chancelleries et personnalités politiques irakiennes, et avait brièvement occupé des postes de conseiller auprès de certains services de sécurité.
M. Al-Hachémi avait notamment pris position en faveur du soulèvement antipouvoir déclenché à l’automne 2019, un mouvement qui dénonçait la corruption dans le pays, réclamait une refonte totale du système politique et fustigeait la mainmise iranienne sur Bagdad.
Le mouvement, qui avait mobilisé des dizaines de milliers de personnes dans le pays, a été réprimé dans le sang, avec plus de six cents personnes tuées et des milliers d’autres blessées. Par la suite, des dizaines de militants avaient été victimes d’assassinats, de tentatives d’assassinat ou d’enlèvements.
Un an après la mort du chercheur, le premier ministre irakien avait annoncé des arrestations, et la télévision d’Etat avait diffusé les « confessions » de l’homme âgé de 36 ans présenté comme le principal auteur de l’assassinat, désormais condamné, engagé dans les forces de l’ordre depuis 2007.
Au moment de l’arrestation d’Ahmed Hamdawi Oueid en juillet 2021, une source de sécurité interrogée par l’AFP assurait que le policier était considéré comme proche des brigades du Hezbollah, un des groupes les plus puissants formant le Hachd al-Chaabi, coalition d’anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces régulières.
A l’été 2022, la mission de l’ONU en Irak déplorait encore un « environnement de peur et d’intimidation » dans l’espace public irakien, recensant plusieurs incidents « visant à réprimer toute dissidence » et « perpétrés par des “éléments armés non identifiés” ».

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