Au Royaume-Uni, bras de fer autour des étudiants étrangers
Le gouvernement britannique du conservateur Rishi Sunak veut serrer la vis sur l’immigration et les étudiants étrangers ne sont pas épargnés. L’offensive est menée par la très controversée ministre de l’Intérieur Suella Braverman, qui a déclaré, en octobre 2022, qu’il y avait “trop d’étudiants qui viennent dans ce pays et qui suivent des cours de qualité inférieure dans des établissements inadéquats”, rapporte The Telegraph.
Le Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique, souhaite s’attaquer aux personnes arrivant sur le territoire britannique via la présence des élèves étrangers étudiant sur place. Posséder un visa étudiant en cours de validité permet en effet de faire venir, comme personnes à charge, des membres de sa famille.
“Le nombre de membres de la famille entrant au Royaume-Uni [via un visa étudiant] a été multiplié par huit en moins de quatre ans, passant de 16 000 à 135 788”, poursuit The Telegraph dans un autre article. Au total 700 000 immigrants ont posé le pied au Royaume-Uni en 2022, un record. Chiffre que le gouvernement Sunak veut ramener à 600 000 pour 2023, selon Le Courrier international.
L’un des axes de Suella Braverman pour atteindre cet objectif est simple. “Les étudiants étrangers, à l’exception de ceux qui effectuent des recherches de troisième cycle, ne pourront plus faire venir des membres de leur famille au Royaume-Uni à partir de janvier 2024”, écrit le journal conservateur.
Dépendance
Mais patatras. Le ministère de l’Education a bloqué le plan de la ministre de l’Intérieur en “arguant que les étudiants étrangers ‘subventionnent’ les frais d’inscription des étudiants britanniques”, signale toujours The Telegraph. En effet, les frais de scolarité des étudiants étrangers représentent 21 % du revenu global des universités britanniques entre 2021 et 2022.
Une situation que certains qualifient de“dépendance”. “Les universités britanniques ne peuvent plus dépendre financièrement des étudiants étrangers. Elles doivent se réformer pour survivre”, écrit le chroniqueur Simon Jenkins dans The Guardian.