“Zéro terrorisme en Arabie saoudite”
“Zéro terrorisme en Arabie saoudite”, titre en une ce vendredi 2 juin le journal saoudien Okaz, sur fond d’un dessin montrant une main de fer aux couleurs du drapeau saoudien écraser le crâne d’un squelette en feu. “L’extrémisme n’est plus accepté dans le royaume et il ne s’y affiche plus, mais est devenu rejeté […] et isolé. Aujourd’hui, les opérations terroristes en Arabie saoudite sont réduites à ‘zéro’”, écrit le journal, faisant l’apologie de la lutte antiterroriste menée par le pouvoir et renvoyant l’image – voulue et promue par le régime – d’un pays modéré et qui combat l’extrémisme religieux.
“Le prince héritier a promis d’éradiquer l’extrémisme et de lancer une campagne sérieuse pour s’attaquer aux causes du phénomène. En un an, il a réussi à éliminer un projet idéologique vieux de 40 ans”, ajoute le quotidien, citant des propos tenus en 2017 par Mohammed ben Salmane (MBS), l’homme fort et dirigeant de facto du royaume, qui mène depuis plusieurs années un vaste chantier de réformes, notamment sociales, dans ce pays musulman longtemps perçu comme étant ultraconservateur et un nid de terroristes.
“Nous continuerons à frapper avec une poigne de fer quiconque essaie de nuire à notre sécurité et à notre stabilité”, avait encore promis MBS, évoquant des actions aussi proactives que défensives pour lutter contre le phénomène, souligne Le Courrier international.
Pas plus tard que ce lundi 29 mai, l’Arabie saoudite a exécuté deux ressortissants bahreïnis, accusés d’appartenir à une “cellule terroriste” et d’avoir planifié des opérations terroristes sur le sol saoudien. Le journal se félicite du recul drastique des opérations terroristes depuis 2017, alors qu’“entre 2012 et 2017 une opération avait lieu chaque trimestre”. Il rappelle aussi que le royaume a lancé “la création de la première alliance militaire islamique pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme”.
Pour les ONG de défense des droits humains et les opposants au régime saoudien, cette politique est toutefois à double tranchant : pour eux, il s’agit également d’un prétexte et d’un outil pour réprimer les voix dissidentes et la minorité chiite du pays au nom de la lutte antiterroriste.