En Irak, des combattants affiliés au PKK tués dans une frappe imputée à la Turquie
jeudi 25/mai/2023 - 03:41
Trois personnes – des combattants yazidis affiliés au PKK turc dans le nord de l'Irak – ont été tuées mardi lors d'une frappe de drone imputée à la Turquie. Un bombardement similaire était survenu il y a une semaine, tuant également trois combattants.
Trois "combattants" d'un mouvement yazidi affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc dans le nord de l'Irak ont été tués et trois autres blessés mardi 22 mai par une frappe de drone menée par l'armée turque, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan irakien autonome.
Mardi à 5 h (2 h GMT), "un drone de l'armée turque a pris pour cible un quartier général des combattants des Unités de résistance du Sinjar", ont indiqué les services antiterroristes dans un communiqué, en référence à ce mouvement yazidi implanté dans la région du Sinjar et allié aux combattants kurdes turcs du PKK.
"Trois combattants ont été tués", ajoute le communiqué. Un bombardement similaire survenu il y a une semaine jour pour jour avait également coûté la vie à trois combattants.
L'armée turque ne commente que rarement ses frappes en Irak mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.
Des tensions autour d'un camp abritant des réfugiés kurdes de Turquie
Fin février, puis début mars, des bombardements imputés à la Turquie avaient également provoqué la mort de combattants des Unités de résistance du Sinjar, un mouvement qui avait pris les armes contre les jihadistes du groupe État islamique au moment de leur montée en puissance en 2014.
Illustrant la complexité des luttes impliquant une multitude d'acteurs dans le nord de l'Irak, le mouvement est aussi affilié aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, coalition pro-Iran désormais intégrée aux forces régulières irakiennes.
Ankara a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK.
De longue date, Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien, sont accusés de détourner le regard pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si à chaque flambée de violence, des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.
Samedi, des tensions ont éclaté autour du camp de Makhmour abritant des réfugiés kurdes de Turquie dans le nord de l'Irak. L'armée irakienne veut y renforcer la sécurité en construisant une clôture pour contrôler les entrées et sorties du camp, considéré par Ankara comme un vivier du PKK.