Guerre en Ukraine : Poutine ordonne la création de musées dédiés à l'invasion russe
vendredi 28/avril/2023 - 01:38
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué le premier appel mercredi entre les présidents Xi Jinping et Volodymyr Zelensky depuis le début de l’invasion russe, se félicitant d’une « première étape importante ».
Xi Jinping a assuré à son homologue ukrainien que la Chine avait « toujours été du côté de la paix » et appelé à « la négociation ». Dans la foulée de cet entretien, Volodymyr Zelensky a annoncé la nomination d’un ancien ministre au poste d’ambassadeur en Chine.
Sans pour autant recourir à une nouvelle mobilisation forcée, une mesure impopulaire que le Kremlin avait prise en septembre après plusieurs revers, Moscou cherche actuellement à reconstituer les rangs éclaircis de son armée. Pour cela, le pouvoir a lancé la plus grande campagne de publicité de recrutement militaire volontaire depuis le lancement de son offensive contre l’Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de s’atteler à la création de musées dédiés à l’offensive que Moscou mène depuis un an en Ukraine, selon des instructions publiées sur le site du Kremlin. « Assurer la création de musées (régionaux, municipaux, sur la base d’organisations éducatives) consacrés aux événements de l’opération militaire spéciale et aux exploits de ses participants », peut-on lire dans ce document daté de mercredi mais apparu jeudi sur le site du Kremlin.
L'« opération militaire spéciale » est le nom que la Russie donne à son invasion de l’Ukraine, lancée en février 2022. Vladimir Poutine a également ordonné d'« examiner la question du transfert d’objets liés à l’opération militaire spéciale pouvant être exposés dans les musées ». Le gouvernement devra en outre « examiner la question de l’organisation d’une étude de l’histoire de l’opération militaire spéciale » dans le cadre du système éducatif.
Un tribunal du Kirghizstan, pays d’Asie centrale allié de la Russie, a prononcé jeudi la fermeture du principal média kirghiz non étatique, la branche locale de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financée par les Etats-Unis. « La Cour a accédé à la demande du ministère de la Culture de mettre fin aux activités du média Azattyk », nom de la filiale locale, et « le média a été fermé », a annoncé dans un communiqué transmis à l’AFP un tribunal de la capitale, Bichkek.
Azattyk, qui a trente jours pour faire appel, a indiqué à l’AFP avoir l’intention de contester la décision. Elle intervient deux jours après que la Russie a proposé de « partager avec le Kirghizstan son expérience dans la lutte contre l’ingérence étrangère », à l’heure où un projet de loi sur les médias pourrait, selon une partie de la société civile kirghize, restreindre la liberté d’expression.
L’ONG Amnesty International a dénoncé dans un communiqué un « acte de censure » et un « coup dur porté à la liberté d’expression », accusant les autorités « museler les journalistes ».
Des divergences de vue qui ne sont pas incompatibles avec les efforts pour parvenir à la paix: la cheffe de la diplomatie française, en visite jeudi à Bakou, s'est efforcée de convaincre son homologue d'Azerbaïdjan que l'heure devait être aux compromis pour pacifier les relations avec l'Arménie.
Ces deux pays du Caucase se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan il y a trois décennies.
Depuis le début du conflit en Ukraine, l'Union européenne, qui cherche à se passer des hydrocarbures russes, s'efforce de soigner ses relations avec l'Azerbaïdjan, un exportateur de gaz majeur.