Au moins 97 civils tués, combats de rue à Khartoum... Que se passe-t-il au Soudan?
Le mois d'avril aurait dû marquer une étape importante dans le cheminement démocratique emprunté par le Soudan il y a quatre ans, avec la transmission du pouvoir détenu par les militaires à un gouvernement civil. Mais dans un pays historiquement marqué par les coups d'État, cette transition annoncée s'est transformée en violents affrontements, qui ont d'abord éclaté samedi dans la capitale Khartoum, avant de se répandre dans de nombreuses autres villes.
La raison? Une lutte intestine entre les deux généraux les plus puissants du pays. D'un côté, Abdel Fattah Al-Bourhane, à la tête des forces armées soudanaises et de facto leader du Soudan depuis le soulèvement populaire qui a mis fin au régime d'Omar el-Béchir en 2019. Et de l'autre, son adjoint Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des Forces de soutien rapide soudanaises, selon BFMTV.
Le comité central des médecins soudanais recensait lundi plus de 97 morts et au moins 600 blessés. Parmi ces victimes, trois humanitaires du Programme alimentaire mondiale, tués dans la région du Darfour-Nord, à l'ouest du pays.
Les combats entre les partisans d'Abdel Fattah Al-Bourhane et de Mohamed Hamdane Daglo ont débuté samedi 15 avril. Ils se sont d'abord concentrés sur des bases militaires de la capitale, peuplée de 5 millions d'habitants, avant de se déplacer en centre-ville, notamment autour du palais présidentiel, mais aussi de l'aéroport international. À l'heure actuelle, il reste impossible de dire qui contrôle quoi.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos prises durant le week-end montrent des combats de rue, avec des véhicules blindés patrouillant dans des quartiers résidentiels. Comme le rapporte le New York Times, plusieurs responsables occidentaux présents à Khartoum ont indiqué la présence de nombreux avions militaires, et la compagnie Saudia Airlines a déclaré qu'un de ses avions avait été endommagé sur le tarmac de l'aéroport de Khartoum.