Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : la traque sans fin de l’État islamique

dimanche 09/avril/2023 - 01:13
La Reference
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Un chef djihadiste a été tué mardi 4 avril par une bombe américaine. Mais, quatre ans après la chute de son « califat », l’organisation perdure.
Khaled al-Jabouri était en train de téléphoner en marchant dans le village de Kiftin, à 20 km au nord d’Idlib, une zone rebelle de la Syrie contrôlée par le groupe djihadiste HTS (Hayat Tahrir al-Cham). Il a été frappé par une bombe tirée par un drone de l’armée américaine. Mort sur le coup ; pas d’autres victimes.
Cette  frappe chirurgicale  a été revendiquée par un communiqué du Centcom, le commandant régional US basé au Qatar, qui traque inlassablement les chefs du groupe État islamique. Jabouri est présenté comme un important chef militaire,  en charge de la planification d’attaques en Europe et en Turquie , dont la mort va  temporairement perturber la capacité de l’organisation .
Une zone refuge
La réalité est sans doute plus nuancée. Jabouri, dont ce n’est pas le vrai nom et qui serait irakien, était arrivé à Kiftin depuis dix jours, rapporte l’Organisation syrienne des droits humains (OSDH), qui dispose d’un réseau très fiable sur place. Or, cette zone du nord-ouest syrien, contrôlée par HTS (qui a rompu avec al-Qaida), est souvent utilisée comme refuge par les cadres de mouvements rivaux plus radicaux : l’EI et Houras al-Din, une autre organisation djihadiste liée à al-Qaida.
La présence de Jabouri dans la zone d’Idlib, comme celle du  calife  Aboubakr Baghdadi qui y a été tué en octobre 2019 par un raid aéroporté américain, démontre que les chefs de l’EI sont contraints de prendre des précautions extrêmes, juste pour tenter de rester en vie. Ils se sentent davantage en danger dans les zones sous contrôle kurde (à l’est de la Syrie) ou sous contrôle du régime Assad, comme le désert de la Badia, où subsistent la plupart des cellules clandestines de l’EI.
Dans ce contexte, il est très peu probable que Jabouri était en mesure de lancer en Europe des attaques aussi destructrices que celles de 2015 à Paris.
La chasse aux ramasseurs de champignons
Quatre ans après la chute du dernier réduit de son  califat , à Baghouz en mars 2019, l’État islamique n’est pas mort pour autant. L’organisation mène une guérilla contre les forces de sécurité, tant du côté irakien que du côté syrien. Dans le désert de la Badia, des convois militaires sont régulièrement attaqués. Des civils aussi, notamment les ramasseurs de truffes des sables, dont c’est la pleine saison.
Payés par des sociétés aux mains d’hommes d’affaires liés au régime, les ramasseurs de champignons, même escortés par quelques hommes armés, sont des cibles faciles à atteindre.

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