Procès des attentats de Bruxelles : Salah Abdeslam qualifie sa présence d’« injustice »
Les interrogatoires des neuf accusés jugés pour les attentats de Bruxelles de 2016 ont commencé ce mercredi à la Cour d’assises de Bruxelles. Parmi eux figurait Salah Abdeslam, le Français condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015. Jusqu’alors, les accusés n’avaient pas été entendus depuis le 5 décembre, date de début du procès. Lorsque Salah Abdeslam s’est enfin exprimé ce mercredi, pour la première fois, il a réfuté en bloc toute implication dans ces attentats qui ont fait 32 morts et 340 blessés le 22 mars 2016.
Rappelant qu’il était en prison au moment des faits (arrêté le 18 mars), il a assuré n’être « au courant de rien » : « Je n'ai pas participé […] Le projet d'attentat a vu le jour après mon arrestation le 18 mars 2016 », selon Le Journal du Dimanche.
Mais celui qui a grandi à Molenbeek-Saint-Jean est allé encore plus loin : « Ma présence dans ce box est une injustice. On ne cherche pas la justice, on cherche à faire des exemples », a-t-il soutenu avec force. Ce premier interrogatoire ne portait pas sur les faits mais sur la personnalité des accusés.
Également sur le banc des accusés, Mohamed Abrini a eu la même ligne de défense jugeant qu’on leur faisait « porter des vestes trop grandes » pour eux et faisant le parallèle avec le procès ayant eu lieu à Paris : « Comme à Paris, on va nous condamner pour ce que les autres ont fait. »
Toujours selon Mohamed Abrini, les accusés présents dans le box ne sont pas « le haut de la pyramide » et les commanditaires sont dans la nature. « Mais il faut bien taper sur quelqu'un et ce quelqu'un c'est nous », a-t-il reproché, ajoutant que ce procès était fait pour « étancher la soif de sang de l'opinion publique ».
La suite de l’interrogatoire a été encore plus déroutante quand Salah Abdeslam a dû répondre aux questions de la présidente de la Cour sur ses qualités et ses défauts. Dans le premier cas, l’individu de 33 ans a rappelé qu’il aimait « faire le bien » et qu’il a « essayé de le faire toute sa vie ». Quant aux défauts, il a répondu non sans scrupules : « Je ne m'en connais pas. »
Mohamed Abrini a été plus prolixe, concédant qu’il avait « des millions de défauts » et qu’il commettait « trop de péchés ».