Les bombes chimiques de Saddam, une plaie encore ouverte pour les Kurdes d’Irak
samedi 01/avril/2023 - 09:39
La région autonome du Kurdistan d'Irak a annoncé dimanche que les élections au Parlement régional auraient lieu le 18 novembre, après un report d'un an de ce scrutin dû aux tensions entre les deux principaux partis kurdes.
Les élections pour renouveler les 111 sièges du Parlement auraient dû avoir lieu à l'automne 2022, mais les contentieux entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) avaient poussé l'Assemblée à proroger son mandat d'un an. Les deux partis s'affrontaient notamment sur le découpage des circonscriptions électorales.
Dimanche, Dilshab Chihab, porte-parole de la présidence du Kurdistan d'Irak, a annoncé en conférence de presse que "la date du 18 novembre a été fixée pour la tenue des élections" au Parlement régional, ajoutant qu'"aucun parti ne s'est opposé à cette date".
La politique régionale du Kurdistan irakien, qui jouit d'une large autonomie, est dominée par les deux frères ennemis du PDK et de l'UPK. Le PDK domine à Erbil, la capitale régionale, et ses membres sont à la tête de la présidence de région et du gouvernement régional kurde. Et depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, tous les présidents irakiens sont issus de l'UPK. Dans le Parlement actuel, le PDK est le parti le plus important avec 45 sièges, suivi de l'UPK avec 21 sièges.
L'Assemblée joue un rôle important, car elle accorde sa confiance au gouvernement et au Premier ministre. Elle vote aussi les lois régionales en vigueur dans ce territoire qui dispose de ses propres forces armées, les peshmergas. Le Kurdistan d'Irak se présente comme une oasis de stabilité, mais militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, la corruption omni-présente et des arrestations arbitraires.
En outre, les différends entre le PDK, que domine la famille Barzani, et l'UPK, dominé par les Talabani, au sujet notamment de l'allocation des ressources budgétaires, entravent la vie politique.
Au niveau national, le Kurdistan d'Irak et le gouvernement de Bagdad s'affrontent sur la part du budget fédéral allouée à Erbil, ainsi que sur la gestion des exportations de pétrole, dont regorge le Kurdistan. Et la région n'échappe pas aux soubresauts géopolitiques. La Turquie voisine mène régulièrement des raids militaires contre les combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) implantés au Kurdistan d'Irak et qu'Ankara et ses alliés considèrent comme "terroristes".