Publié par CEMO Centre - Paris
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Le Royaume-Uni espère doper son commerce international en rejoignant le partenariat de libre-échange transpacifique

vendredi 31/mars/2023 - 09:41
La Reference
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Londres devient le premier représentant européen à rejoindre le CPTPP, qui compte déjà onze pays dont l’Australie, le Canada et le Japon. Downing Street vante de « nouvelles libertés commerciales post-Brexit ». 
Après vingt et un mois de négociations, Londres a décroché son accord commercial le plus important depuis le Brexit. Le Royaume-Uni a annoncé, vendredi 31 mars, qu’il rejoignait le partenariat de libre-échange transpacifique.
Il devient ainsi le premier pays d’Europe à rejoindre le CPTPP (Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership) qui comptera douze pays, pour un PIB cumulé de 11 000 milliards de livres sterling (12 500 milliards d’euros), souligne Downing Street dans un communiqué. Le bloc regroupe 500 millions d’habitants et 15 % du PIB mondial en comptant le Royaume-Uni. Londres et les pays membres du CPTPP doivent à présent finaliser les dernières étapes légales et administratives avant la signature formelle de l’accord cette année.
Mettant en avant le fait que le Royaume-Uni n’aurait pas pu rejoindre ce partenariat s’il avait toujours été membre de l’Union européenne (UE), Downing Street vante ainsi la manière dont le pays « saisit les occasions » de ses « nouvelles libertés commerciales post-Brexit », alors que les bénéfices de la sortie du bloc se font toujours attendre.
Exonérations de droits de douane
Plus de 99 % des exportations de marchandises britanniques vers les pays du CPTPP sont exonérées de droits de douane, relève Downing Street, qui cite des produits phares comme les fromages, l’automobile, le chocolat, les machines, ou encore le gin et le whisky. Le secteur des services bénéficiera également de formalités administratives réduites. A terme, l’apport pour l’économie britannique atteindrait 1,8 milliard de livres sterling (2,04 milliards d’euros), selon des estimations citées par Londres.
« Cet accord démontre les véritables bénéfices économiques de nos libertés post-Brexit », a déclaré le premier ministre britannique, Rishi Sunak. En rejoignant le CPTPP, le Royaume-Uni se place « au centre d’un groupe d’économies du Pacifique dynamiques et en pleine croissance », a-t-il salué, cité dans le communiqué. « Les entreprises britanniques bénéficieront à présent d’un accès sans égal à des marchés allant de l’Europe au Pacifique Sud », a-t-il ajouté.
La ministre du commerce, Kemi Badenoch, a quant à elle mis en avant les bénéfices en termes d’emploi pour les entreprises britanniques, et l’accès à une porte d’entrée plus large à la région indo-pacifique, d’où est attendue « la majorité de la croissance mondiale ».
L’accord entre Londres et Washington piétine
Depuis sa sortie effective de l’UE et du marché unique européen au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni cherche à nouer des accords commerciaux tous azimuts pour doper son commerce international. Londres a notamment conclu des traités commerciaux avec l’UE et d’autres Etats européens, mais aussi avec des pays plus lointains comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour. Des discussions sont en cours avec l’Inde ou le Canada. En revanche, l’accord tant espéré par les Britanniques avec les Etats-Unis se fait attendre et les négociations avec Washington piétinent.
Signé notamment par la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou encore le Canada et le Japon, le CPTPP est le plus important pacte de libre-échange de la région. L’ex-président américain Donald Trump avait annoncé le 23 janvier 2017 le retrait de son pays de cet accord, auquel son pays était initialement lié, avant même son entrée en vigueur – qui a lieu par étapes depuis décembre 2018.
Le Royaume-Uni avait déposé sa candidature pour rejoindre le CPTPP en février 2021. Les négociations avaient démarré en juin de la même année. En novembre 2022, Rishi Sunak avait affirmé que son pays devait « prendre le temps » de négocier de bons accords commerciaux avec ses partenaires dans le sillage du Brexit, tranchant avec la volonté de ses prédécesseurs de conclure rapidement de tels accords.

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