Washington mène des frappes en Syrie après la mort d'un Américain dans une attaque
samedi 25/mars/2023 - 01:43
Onze combattants pro-iraniens ont été tués lors de frappes aériennes américaines dans l'est de la Syrie dans la nuit de jeudi à vendredi, menées en riposte à une attaque de drone qui a tué un Américain et en a blessé six autres.
Le Pentagone avait annoncé jeudi soir que les forces américaines avaient mené des «frappes aériennes de précision» dans l'est de la Syrie après une attaque de drone qui a tué un Américain et en a blessé six autres. Les services de renseignement américains considèrent que le drone est «d'origine iranienne», selon le Pentagone.
Six combattants pro-iraniens tués
«Des frappes américaines ont ciblé un dépôt d'armes dans la ville de Deir Ezzor, tuant six combattants pro-iraniens», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. «Cinq autres combattants ont été tués par des frappes sur des positions de groupes iraniens près de Mayadine et sur une autre près d'al-Boukamal», a ajouté cette ONG.
Les groupes iraniens et leurs alliés, qui combattent aux côtés du régime de Damas, sont fortement implantés dans ces régions proches de la frontière avec l'Irak, qui constituent un important point de passage des armes à destination de la Syrie. L'attaque de drone a eu lieu jeudi vers 13h38 contre une installation de maintenance d'une base près de Hassaké, a indiqué le Pentagone dans un communiqué.
La personne décédée est un sous-traitant américain, et les blessés sont cinq soldats et un autre sous-traitant également américains, selon la même source. «J'ai autorisé les forces du Commandement central des États-Unis à mener des frappes aériennes de précision ce soir dans l'est de la Syrie contre des installations utilisées par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution» iraniens, a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, cité dans le communiqué.
Coalition contre l'État islamique
«Les frappes aériennes ont été menées en réponse à l'attaque d'aujourd'hui ainsi qu'à une série d'attaques récentes contre les forces de la coalition en Syrie par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la révolution», a-t-il précisé. Plusieurs centaines de soldats américains se trouvent en Syrie au sein d'une coalition luttant contre les restes du groupe État islamique (EI). Ils sont fréquemment pris pour cible lors d'attaques menées par des milices.
Les troupes américaines soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'armée de facto des Kurdes dans la région, qui a mené la bataille ayant délogé l'EI des derniers territoires qu'il contrôlait en Syrie en 2019. Deux des soldats blessés jeudi ont été soignés sur les lieux de l'attaque, tandis que les trois autres soldats et un sous-traitant américain ont bénéficié d'une évacuation médicale vers l'Irak, a indiqué le Pentagone. «Comme le président Biden l'a clairement indiqué, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre nos concitoyens et riposterons toujours au moment et à l'endroit de notre choix», a déclaré Lloyd Austin. Joe Biden est en visite officielle au Canada.
En août 2022, le président américain avait ordonné des frappes de représailles similaires dans la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, après l'attaque d'un avant-poste de la coalition par plusieurs drones qui n'avait pas fait de victime. L'attaque était survenue le jour de l'annonce par un média d'État iranien de la mort d'un général des Gardiens de la révolution, tué quelques jours plus tôt, «au cours d'une mission en Syrie en tant que conseillers militaires».
L'Iran dit avoir déployé ses forces en Syrie à l'invitation de Damas, et seulement en qualité de conseillers. Les Gardiens de la Révolution islamique constituent le bras idéologique de l'armée iranienne et sont qualifiés de groupe terroriste par Washington. À plusieurs reprises, la coalition internationale dirigée par les États-Unis, a reconnu avoir mené des frappes dans l'est de la Syrie contre des combattants pro-iraniens. Israël y mène aussi régulièrement des frappes mais les revendique rarement.