Pourquoi les organisations terroristes survivent-elles aux attaques visant leurs chefs?

Maher Ferghali
Une étude
importante portant le titre « Pourquoi les organisations terroristes survivent-elles
aux attaques visant leurs chefs? » publiée par le périodique International
Security pourrait nous être utile dans notre guerre contre le terrorisme. En
effet, elle répond à la question de savoir comment ces organisations ont pu
survivre en surmontant les répercussions de la disparition de leurs chefs.
L’étude
explique ainsi que la tendance à la décentralisation à l’intérieur de ces
organisations et leur transformation en réseaux décentralisés ne s’appuyant pas
sur des dirigeants particuliers pour exécuter leurs missions, les a aidées à
survivre. Cela suppose une séparation claire entre les ailes politiques et
militaires et les organisations sociales de certaines organisations
djihadistes, dans le but de leur permettre de survivre face aux opérations
antiterroristes.
L’étude
conclut que les organisations terroristes « religieuses » parviennent
en général à surmonter l’assassinat de leurs chefs, et qu’au contraire, ces
assassinats peuvent conduire à davantage de cohésion organisationnelle et à
renforcer leur puissance militaire. Et alors que l’assassinat des chefs
militaires conduit à entraver l’activité de ces organisations, l’assassinat des
chefs « spirituels » conduit à davantage d’opérations terroristes de
représailles comme cela a été le cas après l’assassinat de Ben Laden au
Pakistan et d’Anwar al-Awaliqi au Yémen.