Vladimir Poutine sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale
vendredi 17/mars/2023 - 08:15
Le président russe « est présumé responsable » de crimes de guerre en Ukraine pour la déportation d’enfants de zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis, vendredi 17 mars, un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine, pour sa responsabilité dans des crimes de guerre commis en Ukraine. « Aujourd’hui, 17 mars 2023, la chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova », commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, dit la CPI dans un communiqué.
Le chef de l’Etat « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population et de transfert illégal de population des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie (…). Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », poursuit-elle, ajoutant qu’il existe « des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».
Une « décision historique »
Le ministère des affaires étrangères russe a jugé la décision « insignifiante » et « dénuée de sens ». « Ce n’est que le début », s’est en revanche félicité Andriy Yermak, chef de cabinet du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Telegram. Le parquet ukrainien a, quant à lui, salué une « décision historique ».
Lundi, le New York Times avait rapporté que la CPI s’apprêtait à entamer des poursuites pour le transfert d’enfants vers la Russie et pour les bombardements délibérés d’infrastructures civiles en Ukraine. Karim Khan, procureur de la CPI, a déclaré récemment, après une visite en Ukraine, que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire ».
La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe. Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur. La Russie rejette les allégations de crimes de guerre.