Nucléaire : l'Iran balaie les critiques des Occidentaux
samedi 11/mars/2023 - 04:24
L'Iran a assuré mercredi 8 mars de sa volonté de coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon son ambassadeur, face aux critiques des Occidentaux devant la «dangereuse» escalade nucléaire et les «promesses» à répétition.
«L'Iran est tout à fait prêt à travailler avec Rafael Grossi», le directeur général de l'instance onusienne, «et à accomplir ce qui a été convenu lors de sa récente visite à Téhéran», a déclaré dans une interview à l'AFP Mohsen Naziri Asl, représentant iranien auprès de l'AIEA. «Il y a beaucoup de choses à faire dans les semaines et mois à venir», a-t-il ajouté en marge du Conseil des gouverneurs réuni cette semaine au siège de Vienne, appelant à «éviter la confrontation».
«Activités (...) supplémentaires»
La République islamique, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique, a accepté «des activités de vérification et de surveillance supplémentaires» de son programme nucléaire, selon un communiqué commun publié samedi. Selon Rafael Grossi, elle s'est engagée à rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites mais l'Iran est resté flou. «Nous n'avons pas précisé les détails, (...) les modalités doivent être discutées», a commenté l'ambassadeur.
À lire aussiQui sont les six Français détenus en Iran ?
Une augmentation des inspections a également été décidée à l'usine souterraine de Fordo, où ont été récemment détectées des particules d'uranium enrichies à 83,7%, un niveau proche du seuil pour fabriquer une bombe atomique. «Cet enrichissement sans précédent est une escalade extrêmement grave», sans «aucune justification civile crédible», ont souligné devant le Conseil la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni (E3).
Si aucune résolution n'a été prise cette fois pour condamner l'Iran, ils se réservent le droit d'agir avant le prochain Conseil de juin. Ces trois Etats sont parties prenantes, aux côtés de la Russie et de la Chine, de l'accord de 2015 visant à limiter le programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales. Même ton sévère du côté des Etats-Unis, qui ont quitté en 2018 ce pacte - connu sous son acronyme JCPOA - sous l'impulsion de Donald Trump mais ont participé à partir de 2021 aux infructueuses négociations pour le relancer.
«L'Iran doit garantir qu'un tel incident ne se reproduira jamais», a déclaré l'ambassadrice Laura Holgate, dénonçant «un développement alarmant». «Il est temps que l'Iran coopère vraiment. Malheureusement, à trop de reprises par le passé, il a formulé de vagues promesses similaires pour éviter une résolution, sans que cela ne soit suivi d'effet», a-t-elle déploré.