Discours antimigrants en Tunisie : "Une façon de faire oublier les problèmes du pays"
En Tunisie, plus de 3 000 personnes ont manifesté contre le président Kaïs Saïed, samedi, alors que la répression se durcit et que les cas d’agressions contre des ressortissants d’Afrique subsaharienne se multiplient. Pour Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS, spécialiste du Maghreb, Kaïs Saïed cherche à se déresponsabiliser de la crise sociale et politique que traverse le pays.
"Liberté, liberté, à bas l'État policier", "stop à l'appauvrissement", des milliers de personnes ont marché à Tunis, samedi 4 mars, à l'appel du principal syndicat du pays, l'UGTT, qui a appelé le président Kaïs Saïed à accepter "le dialogue".
Cette manifestation intervient après des semaines d'arrestations visant des opposants notoires au chef de l'État, dans le cadre de la première vague de répression majeure depuis qu'il s'est emparé de la plupart des pouvoirs, à l'été 2021. Les manifestants ont également dénoncé les agressions contre les ressortissants subsahariens de ces derniers jours ayant fait suite à un discours du président, le 21 février, contre l'immigration clandestine, souligne France 24.