Daech demeure une menace fondamentale
mercredi 15/février/2023 - 09:35
Daech demeure une menace fondamentale.
Au Levant, nos efforts restent nécessaires. Les programmes d’embrigadement de la jeunesse et les tentatives de Daech de libérer des prisonniers en témoignent. L’action de la Coalition internationale contre Daech demeure indispensable. La lutte contre l’impunité des crimes commis par Daech l’est également. Le retour des familles dans leurs communautés d’origine doit s’accompagner de solutions robustes de réintégration, pour éviter une dissémination de la menace.
En Afrique, la menace s’étend, du Sahel en direction du Golfe de Guinée. Le développement de groupes affiliés à Daech en Afrique centrale, orientale et australe est un sujet de préoccupation croissante. Notre mobilisation se poursuit, avec détermination, aux côtés de nos partenaires africains, au sein de la Coalition pour le Sahel et de la Coalition internationale contre Daech.
En Afghanistan, la prise de pouvoir des Taliban et les récentes attaques meurtrières confirment nos craintes sur la possibilité d’une implantation de long-terme de Daech, et qu’Al-Qaïda y trouve à nouveau refuge.
Cette menace est plus complexe. Les terroristes instrumentalisent des conflits communautaires et des difficultés socio-économiques pour s’implanter. Ils tirent parti des crimes et trafics, y compris ceux qui portent atteinte à l’environnement.
Deuxièmement, nos efforts doivent donc se poursuivre et s’adapter à la menace. Et je citerai ici trois domaines d’action.
D’abord, la lutte contre le financement du terrorisme, qui continue d’évoluer. L’action engagée avec l’adoption de la résolution 2462 doit se poursuivre pour que celle-ci soit entièrement mise en œuvre et suivie d’effets. Il faut prendre en compte l’ensemble des sources de financement, y compris les financements alternatifs et innovants.
Il s’agit ensuite de la prévention de l’utilisation d’internet à des fins terroristes. Des progrès ont été faits. La France et la Nouvelle-Zélande se sont mobilisées, en lançant l’Appel de Christchurch. Nous saluons la prise en compte croissante de ces enjeux dans les travaux du Comité des Nations unies contre le terrorisme. Nous souhaitons que cette dynamique se poursuive.
Il s’agit enfin de l’action sur les causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme violent, par la mise en œuvre d’une réponse globale. Celle-ci ne doit pas se cantonner au domaine militaire, mais prendre aussi en compte les dimensions civiles de ce phénomène. Elle doit s’inscrire dans le respect des droits de l’Homme et du droit international. Les acteurs comme Wagner, qui prétendent lutter contre le terrorisme en violant massivement les droits de l’Homme, sont inefficaces et contre-productifs. Nous l’observons dans les pays où ils sont présents.
Les Nations unies ont un rôle central pour coordonner les efforts en matière de lutte contre le terrorisme. La France continuera d’apporter son soutien à l’ensemble des acteurs du contre-terrorisme aux Nations unies.