Publié par CEMO Centre - Paris
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Iran : sur la piste de l'or des mollahs

jeudi 02/février/2023 - 03:31
La Reference
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Affolée par la révolte, la République islamique exfiltre en catastrophe le trésor des gardiens de la révolution.
Al’intérieur du terminal quasi désert de l’aéroport de Mehrabad, en principe fermé à cette heure, des hommes en noir remplissent les soutes de plusieurs Airbus de la compagnie Mahan Air. Hassan, employé à la logistique, les observe. «Les types étaient des pasdarans, les gardiens de la révolution. Leurs sacs devaient peser de 70 à 100 kilos et les avions n’étaient inscrits sur aucun registre. Des membres d’équipage m’ont raconté qu’ils desservaient des pays proches. Quand je leur ai demandé pourquoi ils décollaient en pleine nuit, ils m’ont dit que si je posais des questions, je risquais d’avoir des problèmes. Je n’ai pas insisté mais je suis certain qu’ils chargeaient de l’argent.»
Sur les plans de vols, les photos, on voit aussi bien les gardiens de la révolution transportés vers la Syrie que l’argent et les armes
Un collectif de pirates informatiques iraniens, Black Reward, affichait le 15 décembre les mêmes soupçons: «Il y a de l’argent et même des lingots à l’intérieur de ces avions.» D’après leurs recherches, 67 tonnes d’or seraient sorties d’Iran depuis le début de la contestation. Plusieurs autres sources de haut niveau jugent ce chiffre plausible. L’Iran, qui a toujours entretenu le flou sur ses réserves d’or, en détiendrait une quantité parmi les plus importantes de la planète, réparties entre sa banque centrale et plusieurs mines exploitées sur son territoire. Selon la Banque centrale iranienne quelque 10 milliards de dollars auraient quitté le pays ces derniers mois. Les signes de l’inquiétude face à une contestation qui ne faiblit pas.
Hamed Mohammadi est un ancien pilote de l’armée iranienne, devenu expert militaire pour le journal d’opposition iranien «Kayhan London». Après plusieurs semaines de tractations, nous avons réussi à le rencontrer dans un quartier résidentiel de Berlin. Il se montre sûr de lui: « Je peux me faire assassiner au bout de la rue, mais il y a tellement d’activistes que le régime ne pourra pas tous nous tuer», confie-t-il avant de nous parler des milliards de tomans (la monnaie officielle) qui s’évaporent chaque semaine. «Soi-disant pour des achats de marchandises. Mais une fois converti en devises, l’argent se retrouve sur les comptes bancaires de particuliers. »
Grâce à son réseau de contacts clandestins au sein de l’armée et une application en ligne, il « trace » les avions suspects. Sur les plans de vols, les photos, qu’il nous montre, on voit aussi bien les gardiens de la révolution transportés vers la Syrie que l’argent et les armes. Avec une précision toute militaire, il explique: «Une grande quantité de contrebande et de fret militaire entre et sort du petit aéroport de Payam, à l’ouest de Téhéran… Certains officiels de la République islamique se sont également échappés par là.

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